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La propagation des drogues en Algérie, cette sombre symphonie de décomposition que semble approuver l’État, n’est rien d’autre qu’une forme d’épidémie de terreur dirigée contre son propre peuple. La jeunesse algérienne, autrefois pleine de vie et de potentiel, se voit privée de son avenir jour après jour, poussée à consommer des drogues bon marché et contaminées dans une tentative désespérée d’échapper à une réalité oppressante imposée par la poigne d’une dictature militaire.

Dans un pays où chaque souffle est surveillé et chaque mot enregistré par des forces secrètes, la diffusion des drogues dures apparaît comme un négligence délibérée, ou pire, intentionnelle.

Comment se fait-il que, dans un régime où aucune contestation ne passe inaperçue et où tout acte de rébellion est observé, les drogues puissent se répandre aussi librement à travers le pays ? Malgré le nombre considérable de forces de sécurité déployées dans chaque quartier, village et ville, ce fléau continue de se propager sans relâche. Dans chaque ruelle sombre et chaque enclave reculée, ce poison circule comme si les artères mêmes de l’Algérie pulsaient au rythme de cette destruction. Comment un tel cancer pourrait-il prospérer sans contrôle, sauf s’il est toléré, voire encouragé, par ceux qui dominent les ruines de l’histoire algérienne ?

Le même groupe qui a autrefois plongé la nation dans le sang, sacrifiant trois cent mille vies lors de la guerre civile des années 1990, orchestre aujourd’hui une forme d’extermination plus lente et plus insidieuse. La stratégie est claire : utiliser la drogue comme arme, non pour tuer immédiatement, mais pour anesthésier la jeunesse, paralyser sa volonté et éroder sa capacité à résister, cette force seule capable de secouer les fondations d’un pouvoir en décomposition. Les drogues s’infiltrent, non pas malgré l’autorité de l’État, mais grâce à elle, saturant les rêves des jeunes et transformant leur vie en fantômes avant même que leurs corps ne tombent dans la tombe.

L’objectif est évident : anéantir l’avenir et priver l’Algérie de sa seule chance de renaître des cendres de ses oppresseurs. C’est une horreur répugnante, où les mains du régime restent propres tout en conduisant leur propre peuple à l’oubli, tandis que l’élite militaire se nourrit des restes de la nation, laissant un héritage écrit à l’encre de la drogue.

Dans chaque recoin de cette terre d’ombres, aucun endroit n’est sûr. Des centres-villes animés aux villages oubliés, aucune force de sécurité ne peut arrêter cette vague de destruction. Et ce n’est pas un accident, c’est intentionnel. La réalité n’est pas le résultat de l’incompétence, mais d’une politique délibérée et perverse, un jeu cruel où les armes sont remplacées par des substances qui dissolvent l’esprit et détruisent la résistance avant même qu’elle n’ait pu se former. Dans cette guerre silencieuse, la seule victime est l’espoir, la cible unique est la jeunesse, et les seuls vainqueurs sont les ombres du pouvoir, qui prolongent leur règne jour après jour dans un royaume de désespoir.

Khaled Boulaziz (lanation.net)