Sous l’impulsion des États-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, vendredi, une nouvelle résolution reconnaissant le plan marocain d’autonomie comme la solution la plus « réaliste et réalisable » au conflit du Sahara occidental. Cette position, soutenue par onze des quinze membres du Conseil, marque un tournant diplomatique majeur, malgré l’hostilité ouverte de l’Algérie, qui a choisi de ne pas participer au vote.

Ancienne colonie espagnole jusqu’en 1975, le Sahara occidental reste inscrit par les Nations unies sur la liste des territoires non autonomes. Le Maroc en contrôle la quasi-totalité, tandis que le Front Polisario, soutenu par Alger, continue de revendiquer l’indépendance du territoire.

Jusqu’ici, le Conseil appelait Rabat, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à relancer un dialogue direct – suspendu depuis 2019 – en vue d’une « solution politique durable et mutuellement acceptable ». Mais la résolution S/RES/2797 (2025), portée par Washington, franchit un cap. Elle soutient explicitement le projet marocain présenté en 2007, fondé sur une large autonomie sous souveraineté marocaine, pour ce territoire stratégique, riche en phosphates et doté d’eaux poissonneuses.

Le texte relève le « soutien exprimé par de nombreux États membres » en faveur du plan marocain et souligne qu’il « pourrait représenter la solution la plus réaliste pour mettre fin au différend ». Le Conseil invite en conséquence le Secrétaire général, António Guterres, et son envoyé personnel, Staffan de Mistura, à mener les futures négociations sur la base de cette proposition.

Face à ce revirement diplomatique, l’Algérie a justifié son abstention par une prise de distance politique.

« Par cette absence et en toute responsabilité, l’Algérie a tenu à illustrer sa prise de distance avec un texte qui ne reflète pas fidèlement la doctrine onusienne en matière de décolonisation », a déclaré son ambassadeur, Amar Bendjama.

De son côté, le Front Polisario a dénoncé une résolution « en deçà des attentes » du peuple sahraoui. Son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Yeslem Beissat, a réaffirmé que le mouvement indépendantiste ne pourrait accepter le plan marocain que s’il était validé par un référendum d’autodétermination.