Reportage signé : M. Abdelilah Anqir
« Déposez vos armes pour que nous puissions tous vous égorger, sans laisser un seul survivant. »
Cette phrase glaçante a marqué les atrocités commises en Bosnie. Et aujourd’hui, elle résonne encore, sous d’autres formes, dans les rues de Gaza. Si vous ne comprenez pas ce qui s’est passé en Bosnie, vous ne comprendrez jamais l’ampleur de la tragédie actuelle en Palestine.
Dans les années 90, la Bosnie a été le théâtre de l’un des génocides les plus cruels de l’époque moderne, visant directement les musulmans. Plus de 300 000 morts, 60 000 femmes et fillettes violées, 1,5 million de personnes déplacées…
Mais avons-nous retenu la leçon ? Ou avons-nous tout simplement oublié ? Ou pire, n’avons-nous jamais su ?
Un jour, un journaliste de CNN a posé une question à la célèbre correspondante de guerre Christiane Amanpour à propos des massacres :
« L’Histoire est-elle en train de se répéter ? »
Elle a répondu :
« La guerre en Bosnie ressemblait à une guerre médiévale : meurtres, sièges, famine… L’Europe a refusé d’intervenir, en prétendant qu’il s’agissait d’une guerre civile. C’était un mensonge ! »
Pendant quatre ans, les Serbes ont semé la terreur. Ils ont détruit plus de 800 mosquées, certaines datant du XVIe siècle. Ils ont incendié la célèbre bibliothèque de Sarajevo et imposé des blocus étouffants sur des villes comme Goražde, Žepa et surtout Srebrenica — sous les yeux des forces de l’ONU.
Ces troupes, censées protéger les civils, ont laissé faire. Les Serbes ont ouvert des camps de concentration, affamant et torturant les prisonniers musulmans. Lorsqu’un commandant serbe a été interrogé sur ses motivations, il a répondu froidement :
« Parce qu’ils ne mangent pas de porc. »
Le journal The Guardian a publié une carte à l’époque, montrant 17 camps de viols systématiques, dont certains situés à l’intérieur même de la Serbie. Même les enfants ont été victimes de ces atrocités. Une fillette de 4 ans a fait l’objet d’un article poignant :
« L’enfant dont le seul crime était d’être musulmane. »
À Žepa, le tristement célèbre criminel de guerre Ratko Mladić a invité un chef musulman à discuter, lui a offert une cigarette, a échangé quelques rires… puis l’a égorgé sans pitié. La ville a ensuite été mise à feu et à sang.
Mais c’est Srebrenica qui restera dans l’Histoire comme le plus grand massacre d’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Assiégée pendant deux ans, la ville a subi des bombardements incessants. Les forces néerlandaises, chargées de la protéger sous mandat de l’ONU, ont trahi leur mission : elles ont convaincu les habitants de déposer les armes en échange d’une sécurité illusoire.
Une fois désarmés, les civils musulmans ont été livrés aux bourreaux. Les femmes ont été séparées des hommes. 12 000 garçons et hommes musulmans ont été rassemblés et massacrés, leurs corps atrocement mutilés.
Certains ont eu des croix orthodoxes gravées au couteau sur le visage, alors qu’ils étaient encore vivants (selon des témoignages publiés dans « Newsweek » ou « Time »).
D’autres suppliaient d’être tués rapidement pour échapper à la douleur.
Des mères imploraient les bourreaux d’épargner leurs enfants. En retour, on leur tranchait la main, avant d’égorger les fils sous leurs yeux.
Ces récits ne sont pas des légendes. Ils sont consignés, documentés, rapportés par des journalistes et des organisations internationales.
Et aujourd’hui, à Gaza, l’histoire semble se répéter. Les méthodes changent, les acteurs aussi. Mais la cible est la même : l’homme musulman, sa dignité, sa vie.
Alors… apprendrons-nous un jour ? Ou attendrons-nous, une fois de plus, le prochain massacre ?
(À suivre…)
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