Neuf personnes poursuivies dans le cadre de l’affaire Henchir Chaâl, portant sur des soupçons de corruption financière et administrative dans la région de Sfax, ont été libérées ce jeudi suite à une décision du juge d’instruction du pôle judiciaire financier. Parmi elles figurent l’ancien ministre de l’Agriculture, Samir Beltaïeb, ainsi que le directeur général des Terres internationales.
Selon des sources judiciaires, sept des prévenus ont été libérés sous caution, avec des montants variant entre 10 000 et 50 000 dinars, tandis que deux autres ont bénéficié d’une libération sans garantie financière. Les autorités judiciaires ont insisté sur le fait que cette mesure ne constitue en aucun cas un jugement anticipé, et que la procédure judiciaire se poursuit.
Une affaire qui captive l’opinion tunisienne
L’enquête Henchir Chaâl a émergé ces derniers mois comme l’un des dossiers les plus sensibles du paysage politico-judiciaire tunisien. Elle concerne des irrégularités présumées liées à la gestion des fonds publics ainsi qu’à l’attribution et à l’exploitation de terres agricoles appartenant à l’État.
La libération des prévenus constitue une étape importante dans le processus judiciaire, mais ne marque pas la fin de l’affaire. Les investigations restent en cours et de nouvelles auditions pourraient avoir lieu dans les semaines à venir.
Un test pour la justice tunisienne
Le juge d’instruction a rappelé que la mise en liberté sous caution ne préjuge en rien de la culpabilité des personnes concernées. Il s’agit d’une mesure procédurale garantissant le bon déroulement de l’enquête tout en respectant les droits fondamentaux des prévenus.
Le rôle du pôle judiciaire financier demeure central dans ce dossier, notamment dans la lutte contre la corruption, un sujet majeur et récurrent en Tunisie depuis plusieurs années. Les médias et la société civile suivent l’affaire de près, exigeant des réponses claires sur la gestion des ressources publiques.
Dans un contexte socio-politique marqué par un fort mécontentement face aux malversations administratives, cette affaire illustre les défis et les enjeux d’un pays engagé dans un lent processus de moralisation de la vie publique. Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’impact de l’affaire Henchir Chaâl sur la perception de la justice tunisienne et sur la crédibilité des institutions chargées de la lutte contre la corruption.



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