L’ancien président américain Donald Trump a annoncé mercredi son intention d’intervenir dans le conflit soudanais et de travailler à la fin de la guerre qui oppose depuis plus de deux ans l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (RSF), après qu’il ait été sollicité par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour aider à mettre fin au conflit. Cette annonce intervient à un moment où Trump ne s’était auparavant pas concentré sur la crise soudanaise, préférant aborder les questions de Gaza et de l’Ukraine, dans le cadre de ses efforts pour obtenir le prix Nobel de la paix.

Lors de sa participation au Forum économique américano-saoudien, Trump a précisé que le prince héritier lui avait demandé d’accomplir « quelque chose de décisif » concernant le Soudan, ajoutant qu’il n’avait pas prévu de s’impliquer dans le dossier auparavant en raison de la situation « chaotique et hors de contrôle ». Il a toutefois reconnu l’importance de cette crise pour l’Arabie saoudite et pour de nombreux participants au forum.

Le rôle de la « Quadruple » et les efforts internationaux restés inefficaces

L’Arabie saoudite, les États-Unis, les Émirats arabes unis et l’Égypte participent à la « Groupe des Quatre » visant à trouver une solution à la crise soudanaise. Cependant, leurs efforts n’ont jusqu’à présent produit aucun résultat concret sur le terrain, alors que les affrontements se poursuivent entre l’armée et les RSF. Le ministre soudanais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mohieddine Salem, a souligné que le gouvernement ne reconnaît pas officiellement le groupe, considérant sa formation comme non mandatée par le Conseil de sécurité ou toute autre instance onusienne, ce qui limite sa légitimité à Khartoum.

Salem a insisté sur la préférence du Soudan pour un dialogue bilatéral direct avec des pays comme l’Égypte, l’Arabie saoudite et les États-Unis, et ce, indépendamment de toute initiative collective non officielle. Il a également évoqué la question des mercenaires étrangers utilisés par les RSF, originaires de Colombie, de certains pays d’Afrique de l’Ouest et des voisins du Soudan, appelant à traiter cette problématique conformément au droit international et au droit humanitaire.

Une situation humanitaire catastrophique

Depuis le déclenchement de la guerre en avril 2023, les affrontements ont causé des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de près de 12 millions de personnes à l’intérieur et à l’extérieur du pays, plaçant la crise soudanaise parmi les plus graves catastrophes humanitaires mondiales. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a averti que le Soudan « vit une guerre par procuration pour le contrôle de ses ressources naturelles », en soulignant les crimes à grande échelle, incluant les exécutions ethniques, les viols collectifs, les kidnappings, les arrestations arbitraires et les attaques contre les infrastructures médicales, qualifiant ces actes de « terrifiants ».

Türk a affirmé que la communauté internationale « montre de l’intérêt mais agit peu » et a appelé à des mesures directes contre les individus et entreprises qui alimentent le conflit et en tirent profit. Il a également alerté sur l’escalade de la violence dans la région du Kordofan, où certaines zones sont bombardées et assiégées, forçant les habitants à fuir leurs maisons.

Le représentant américain pour l’Afrique, Massad Paul, a qualifié la guerre au Soudan de « plus grande crise humanitaire au monde » et a souligné l’urgence d’un accord de cessez-le-feu entre les parties en conflit.

Perspectives de solution et rôle de Trump

Avec l’annonce de l’engagement de Trump, l’attention internationale se tourne vers la possibilité de relancer des efforts diplomatiques plus larges pour résoudre le conflit et pousser les parties soudanaises à respecter une trêve et à engager des négociations constructives. La communauté internationale espère que cette initiative américaine, soutenue par l’Arabie saoudite, contribuera à alléger les souffrances des civils, mettre fin aux violations des droits humains et rétablir la stabilité et la sécurité dans le pays.

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