Plus de quinze ans après la révolution tunisienne, la situation des droits de l’homme demeure préoccupante, dans un contexte marqué par un net recul des libertés et de la démocratie. Le pays connaît une vague de poursuites visant des responsables politiques, des journalistes et des militants, jugées par beaucoup comme inéquitables, en plus de décisions touchant des organisations civiles historiques telles que « les Femmes Démocrates » et le « Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux », suscitant des craintes quant à un resserrement sur la société civile.

Les événements récents à Gabès ont ravivé le débat, plusieurs ONG ayant dénoncé la violence policière contre les manifestants réclamant un environnement sain, tandis que d’autres estiment que l’État a simplement répondu à des actes de vandalisme pour protéger les biens publics.

Le procès de l’ancien juge Ahmed Swaab a également suscité une vive controverse, les critiques dénonçant de graves irrégularités et l’absence de conditions d’un procès équitable, poussant l’Union Générale Tunisienne du Travail à qualifier le verdict d’« injuste ».

La suspension des activités de plusieurs associations et organisations de défense des droits a, elle aussi, provoqué une large indignation parmi les partis et acteurs civiques, qui y voient une atteinte à la liberté d’association. Ces organisations ont annoncé leur intention de saisir la justice pour contester ces décisions.

Sur le plan médiatique, le Conseil de la presse et le Syndicat national des journalistes tunisiens ont mis en garde contre la dégradation des libertés et la multiplication des poursuites fondées sur le décret n°54, estimant que la fermeture politique et l’absence d’une autorité indépendante de l’audiovisuel ont transformé les médias en instruments de propagande, contribuant ainsi au recul de la liberté d’expression et du droit à l’information dans le pays.