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Pour la troisième fois, à l’occasion de la Fête du Trône, le roi du Maroc Mohammed VI a lancé un nouvel appel au régime algérien pour un « dialogue fraternel et sincère » entre les deux pays. Dans un discours prononcé mardi 29 juillet, célébrant le 26ᵉ anniversaire de son accession au trône, le souverain marocain a plaidé pour une solution « sans vainqueur ni vaincu » afin de clore les tensions persistantes autour du Sahara occidental et de renouer des relations pacifiées au bénéfice des peuples de la région.

« Notre position est claire et constante : le Maroc est disposé à un dialogue franc et responsable, portant sur les différentes questions en souffrance entre nos deux pays », a déclaré le roi. Il a insisté sur la nécessité d’une « solution consensuelle qui sauve la face à toutes les parties », sans toutefois entrer dans les détails.

Un conflit vieux de 50 ans autour du Sahara occidental Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole jusqu’en 1975, reste au cœur des tensions entre Rabat et Alger. Le Maroc contrôle aujourd’hui la majeure partie de ce territoire désertique, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination. Les Nations unies considèrent toujours le territoire comme « non autonome ».

Mohammed VI a profité de son discours pour remercier les soutiens internationaux au plan d’autonomie marocain, une feuille de route qui accorderait une autonomie limitée au territoire tout en restant sous souveraineté marocaine. Ce plan a connu un soutien renforcé depuis la reconnaissance par les États-Unis, en 2020, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël. Depuis, plusieurs pays, dont la France, se sont alignés sur cette position.

Une main tendue restée sans réponse jusqu’ici Ce n’est pas la première fois que Mohammed VI appelle Alger à rouvrir le dialogue. Le roi avait déjà tendu la main en 2021, puis en 2022, après la rupture des relations diplomatiques décidée unilatéralement par l’Algérie. Ces précédents appels étaient restés lettre morte, le régime algérien préférant maintenir une posture de fermeture, souvent justifiée par des accusations récurrentes infondées contre Rabat.

Le souverain marocain a qualifié cette absence de réponse de « regrettable », estimant que la persistance de cette situation bloque tout effort de rapprochement maghrébin et prive les deux peuples de perspectives économiques et sociales meilleures.

Quel sera le choix d’Alger ? Alors que la CAN 2025 se tiendra dans moins de cinq mois au Maroc et que la région reste marquée par de fortes tensions, l’appel de Mohammed VI prend une portée particulière. Il intervient dans un contexte où Rabat consolide ses alliances diplomatiques, tandis qu’Alger fait face à des défis internes et à une pression croissante de son opinion publique sur sa politique étrangère.

La question demeure : Alger saisira-t-elle cette main tendue pour engager un dialogue de fond, ou choisira-t-elle, encore une fois, de s’enfermer dans le silence ?

La rédaction