Dans le cadre d’une initiative visant à renforcer les capacités de défense de l’Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue français Emmanuel Macron ont signé lundi une lettre d’intention qui ouvre la voie à l’achat futur par l’Ukraine de chasseurs français Rafale, pouvant atteindre jusqu’à cent appareils, ainsi que de systèmes de défense aérienne de nouvelle génération, une première pour Kiev.
Lors de leur rencontre à Paris, les deux dirigeants ont indiqué que cet accord permettrait des contrats futurs pour l’acquisition de nouveaux équipements de défense français, incluant environ cent Rafale avec leur système d’armement, le système de défense aérienne SAMP-T en cours de développement, ainsi que des radars et des drones.
Macron a accueilli Zelensky à la base de Villacoublay, où les industriels ont présenté au dirigeant ukrainien le Rafale avec son armement, le nouveau système de défense aérienne SAMP-T et plusieurs systèmes de drones.
La lettre d’intention a été signée avant une conférence de presse conjointe au Palais de l’Élysée, où Zelensky a qualifié l’accord d’historique, soulignant le renforcement considérable des capacités de Kiev en matière d’aviation de combat, de défense aérienne et d’autres équipements militaires.
Selon la présidence française, cet accord vise à mettre l’excellence française dans l’industrie de défense au service de la protection de l’Ukraine et de son espace aérien face à l’agression russe.
Zelensky effectue cette visite en France dans le cadre d’une tournée auprès de ses alliés occidentaux pour obtenir des armes supplémentaires alors que la Russie intensifie ses attaques par missiles et drones sur son territoire. Dans le même contexte, le mois dernier, Zelensky avait signé une lettre d’intention pour l’achat de 100 à 150 chasseurs suédois Gripen.
L’Ukraine dispose actuellement du système SAMP-T capable d’intercepter les chasseurs, les missiles de croisière et les missiles balistiques tactiques. Le système de nouvelle génération, attendu pour 2027, offrira des capacités élargies d’interception de missiles.
Fin octobre, Macron avait annoncé que Kiev recevrait dans les semaines à venir des missiles sol-air Aster lancés depuis le SAMP-T ainsi que des avions supplémentaires Mirage 2000. À ce jour, Kiev a reçu trois avions sur les six promis.
Dans l’après-midi, les deux présidents participent au Palais de l’Élysée à un forum franco-ukrainien sur les drones, visant à renforcer la coopération avec les acteurs industriels et financiers concernés. L’Ukraine prévoit cette année d’utiliser plus de 4,5 millions de drones, responsables de 70 % des dommages infligés aux équipements adverses sur le front, et les utilise également pour abattre les drones russes Shahed lancés chaque nuit.
Macron et Zelensky se rendent également à Mont Valérien, à l’ouest de Paris, pour visiter l’état-major de la Force multinationale ukrainienne mise en place par Paris et Londres, afin d’assurer la capacité de déploiement rapide en cas de cessez-le-feu. Le côté français confirme que cette force, formée par l’initiative « coalition des volontaires » avec la participation de 35 pays dont l’Ukraine, est opérationnelle et peut déployer ses effectifs dès le lendemain de tout cessez-le-feu.
Il s’agit de la neuvième visite de Zelensky en France depuis le début de l’invasion russe en février 2022, alors que l’Ukraine est secouée par un scandale de corruption ayant entraîné la démission de deux ministres et contraint le président à sanctionner un de ses proches.



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