Le Réseau des Médecins du Soudan a annoncé, ce dimanche, que les Forces de soutien rapide (FSR) ont commis de graves exactions à El-Fasher, après avoir rassemblé des centaines de corps dans les rues et les quartiers de la ville, avant d’en enterrer une partie dans des fosses communes et d’en brûler d’autres entièrement.

Dans un communiqué de presse, le Réseau a dénoncé “un nouveau crime atroce qui s’ajoute au lourd bilan des violations commises par les FSR”, précisant que celles-ci “ont tenté, en enterrant les corps collectivement et en les brûlant, de dissimuler les traces de leurs crimes contre les civils”.

Le communiqué souligne que ce qui s’est passé à El-Fasher “n’est pas un incident isolé, mais un nouvel épisode d’un génocide pleinement constitué”, perpétré par les Forces de soutien rapide “en méprisant ouvertement les lois internationales et les principes religieux qui interdisent la profanation des corps et garantissent aux morts un enterrement digne”.

Le Réseau des Médecins du Soudan a fermement condamné ces actes “horribles”, tenant la direction des FSR “pleinement responsable de ces massacres”.

Il a également affirmé que “ces crimes ne seront pas effacés par le feu ou la dissimulation”, appelant la communauté internationale à “agir immédiatement et d’urgence pour ouvrir une enquête internationale indépendante sur ce qui se passe à El-Fasher”.

Selon le Réseau, “la situation à El-Fasher a dépassé le stade de la catastrophe humanitaire pour devenir un génocide systématique visant la vie et la dignité humaines, dans un silence international honteux qui s’apparente à de la complicité”.

Ce communiqué intervient alors que les Forces de soutien rapide, engagées dans une guerre sanglante contre l’armée soudanaise depuis avril 2023, ont pris le contrôle de la ville d’El-Fasher, capitale du Nord-Darfour, à la fin du mois dernier, poussant des dizaines de milliers d’habitants à fuir, tandis que plusieurs rapports évoquent de graves violences commises contre les civils.