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Les relations entre la France et l’Algérie ont connu une nouvelle escalade après les déclarations fermes du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, le vendredi 18 juillet 2025. Ce dernier a appelé à un changement radical dans la gestion des relations avec l’Algérie, insistant sur la nécessité de revenir à une politique de fermeté et de clarté, rejetant ce qu’il qualifie de complaisance diplomatique inefficace.

Dans une interview accordée au journal Le Figaro, Retailleau a qualifié l’accord migratoire signé en 1968 entre les deux pays d’ »inéquitable », soulignant la nécessité de le révoquer soit durant le mandat présidentiel actuel, soit immédiatement après, estimant que la poursuite de cet accord ne se justifie plus et nuit aux intérêts français.

Le ministre a accusé directement le consulat algérien à Toulouse de délivrer des passeports à des personnes en situation irrégulière, qualifiant ces actes de « manipulation ». Il a affirmé avoir donné des instructions strictes aux autorités françaises de ne pas reconnaître ces documents s’ils ne sont pas délivrés conformément aux procédures officielles, ce qui équivaut à geler leur validité juridique.

Retailleau a également réaffirmé son attachement au principe de « réciprocité » dans les relations bilatérales, critiquant l’Algérie pour son refus d’appliquer l’accord de 1994 sur le retour des migrants en situation irrégulière, qualifiant ce refus de renoncement aux engagements internationaux. Il a indiqué que son ministère prépare un ensemble de mesures visant à empêcher l’entrée, la résidence ou la circulation de certaines élites algériennes accusées de mener des campagnes organisées visant à discréditer la France, sans toutefois nommer ces personnes, laissant ainsi place à des interprétations visant des acteurs politiques et culturels algériens critiques envers la politique française.

Concernant l’accord de partenariat en cours de négociation entre l’Algérie et l’Union européenne, le ministre de l’Intérieur a appelé à suspendre immédiatement ces négociations, justifiant cela par le fait que l’Algérie bénéficierait davantage de cet accord grâce à des privilèges douaniers non assortis d’engagements équivalents. Retailleau a également évoqué la situation des citoyens français détenus en Algérie, notamment l’écrivain Boualem Sansal et le journaliste Christophe Gély, affirmant que leur sort est étroitement lié à la manière dont le dossier algérien sera géré, suggérant que Paris pourrait utiliser la question des détenus comme levier de pression supplémentaire, ce qui pourrait annoncer une nouvelle détérioration des relations bilatérales.