Selon les prévisions de BMI-Fitch Solutions, les ventes de voitures électriques au Maroc devraient croître de 80,4 % en 2025 et de 36,3 % en 2026, soutenues par l’expansion de la production locale et le lancement de nouveaux modèles. À long terme, la croissance annuelle moyenne entre 2025 et 2034 est estimée à 36,2 %, pour atteindre 57 258 unités en 2034.
Après une année 2024 marquée par une accélération notable des ventes, le secteur des véhicules électriques au Maroc continue de se développer. Les prévisions indiquent que les ventes atteindront 5 311 unités en 2025, portant le taux de pénétration du marché à 2,6 % contre 1,9 % en 2024. En 2026, cette dynamique devrait se poursuivre avec une croissance de 36,3 %, soit 7 237 unités vendues et un taux de pénétration de 3,4 %.
En 2024, les ventes de voitures entièrement électriques (BEV) ont augmenté de 143 % pour atteindre 1 125 unités, tandis que les ventes de véhicules hybrides rechargeables (PHEV) ont progressé de 224 % pour atteindre 1 819 unités. Cela a porté la part des véhicules électriques dans les ventes totales de 0,7 % en 2023 à 1,9 % en 2024. Pour 2026, BMI prévoit 4 248 BEV (augmentation de 30,1 %) et 2 889 PHEV (augmentation de 46,8 %).
L’amélioration de l’offre de produits est considérée comme un moteur clé de cette croissance. L’arrivée de modèles abordables en provenance de Chine et l’augmentation de la production locale devraient stimuler la demande. En octobre 2025, la marque marocaine Neo Motors a présenté la Dial-E, première voiture électrique conçue, développée et assemblée au Maroc, avec un lancement prévu de la production complète en janvier 2026.
La présence croissante des constructeurs internationaux contribue également à cet élan. En juin 2025, Tesla a ouvert une filiale au Maroc pour l’importation, la distribution, la vente et l’entretien de ses voitures électriques. Le groupe prévoit également d’étendre le réseau de superchargeurs et de construire une usine d’assemblage à Kénitra d’une capacité annuelle de 400 000 unités, dont la construction doit commencer en septembre 2025.
Les marques chinoises continuent d’élargir leur présence sur le marché marocain. BYD, entrée sur le marché en 2023 avec trois modèles, est devenue la marque la plus vendue pour les hybrides rechargeables en 2024 avec 32 % de part de marché, et occupe la deuxième place pour les véhicules électriques avec 120 unités et 10,7 % de part de marché. Zeekr est entrée sur le marché marocain en 2025 avec deux modèles.
L’élan de l’adoption des véhicules électriques est également soutenu par les mesures incitatives du gouvernement marocain, comprenant l’exonération de TVA et de la taxe routière, une réduction de 80 % des droits de douane, une prime à l’achat de 50 000 dirhams pour les particuliers et 100 000 dirhams pour les entreprises, ainsi qu’une réduction de 10 % sur les assurances.
À long terme, BMI prévoit que le parc de véhicules électriques au Maroc atteindra 236 823 unités en 2034, soit 4,8 % du parc total, soutenu par le développement de la production locale de bornes de recharge, avec environ 1 000 points de charge disponibles fin 2024.
Les investissements industriels augmentent également. En octobre 2025, Renault a signé un accord d’investissement avec le Maroc pour créer une ligne de production locale de véhicules électriques, générant plus de 7 500 emplois directs et indirects, tout en modernisant les lignes existantes et en lançant un centre de recherche et développement. De plus, COBCO, coentreprise entre Al Mada et CNGR Advanced Materials, a lancé la production de composants de batteries lithium-ion, tandis que Tinci Materials, Gotion High Tech et d’autres groupes chinois ont investi des centaines de millions de dollars pour développer l’industrie des batteries localement.
Selon BMI, l’expansion de la production locale et l’arrivée de modèles abordables devraient stimuler la demande, faisant du Maroc l’un des marchés à la croissance la plus rapide pour les véhicules électriques en Afrique à court et moyen terme.



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