L’abstention de l’Algérie lors du vote de la résolution américaine sur le Sahara, qui soutenait la proposition de l’autonomie marocaine comme solution au conflit, a suscité de nombreuses analyses et interrogations sur les motivations politiques et diplomatiques de ce geste au Conseil de sécurité.
Les résultats ont montré que la résolution a recueilli 11 votes en faveur, tandis que trois pays — Russie, Chine et Pakistan — se sont abstenus, et un pays, l’Algérie, a refusé de participer. Certains observateurs ont qualifié cette position de “mystérieuse et incompréhensible”, y compris au sein des cercles proches du pouvoir.
Au niveau interne, cette décision a été critiquée, notamment par Abdelrazak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix, qui a souligné la contradiction entre le discours officiel algérien, présentant un rôle influent, et la réalité : le Conseil de sécurité a adopté une résolution soutenant de fait l’autonomie marocaine.
Plusieurs interprétations ont été avancées pour expliquer l’abstention algérienne :
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Première lecture : un rejet total du projet américain favorisant l’autonomie marocaine, malgré les prétendues modifications introduites par l’Algérie en faveur du Polisario.
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Deuxième lecture : un choix prudent visant à éviter tout engagement politique pouvant nuire aux relations avec les États-Unis, tout en maintenant une certaine distance avec tous les acteurs.
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Troisième lecture : une volonté de laisser ouverte la voie à une médiation américaine future et de réduire les tensions avec le Maroc.
Dans ce contexte, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné que la résolution n’a été officiellement contestée par aucun État, indiquant que le fait que l’Algérie n’ait pas voté contre peut être perçu comme un signe positif par Rabat, et que la volonté politique pourrait ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales entre les deux voisins.



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