L’Algérie face à un dilemme : s’engager dans une solution définitive au dossier du Sahara ou s’isoler diplomatiquement

Un rapport récent de l’Institut Washington pour les politiques du Proche-Orient souligne que, malgré son attachement au principe de non-alignement, l’Algérie demeure un acteur régional influent dans le conflit du Sahara occidental, et il lui incombe de jouer un rôle central dans toute initiative de règlement. Le rapport précise que l’Algérie a dépassé le stade de son soutien historique au Front Polisario pour occuper une place clé, tirant parti de sa position géographique et de ses ambitions croissantes pour agir comme médiateur en Afrique.

Selon ce rapport, Washington, dont la position sur la souveraineté marocaine sur le Sahara est désormais irréversible, considère que l’intégration de l’Algérie dans le processus politique sous l’égide des Nations Unies est une étape nécessaire pouvant encourager le Polisario à accepter l’initiative marocaine d’autonomie. Cependant, il souligne que l’Algérie doit être perçue comme un partenaire respecté et non comme un obstacle à la résolution.

Le rapport met en garde contre le maintien par l’Algérie d’un refus de l’initiative d’autonomie et son attachement à une position de “non-implication directe” dans le conflit, ce qui la place dans une situation diplomatique délicate, surtout face au soutien international croissant au projet marocain et à l’évolution des positions de plusieurs pays. Cette posture risque de marginaliser l’Algérie sur la scène internationale et de la classer comme un frein aux efforts onusiens pour une solution politique consensuelle.

L’Institut insiste sur la nécessité pour l’Algérie de revoir sa politique dans ce dossier, en adoptant une approche réaliste qui tienne compte des nouveaux équilibres et des positions des grandes puissances, en particulier des États-Unis. Le rapport conclut que l’Algérie se trouve à un carrefour diplomatique : soit elle s’engage positivement dans le processus de règlement et redéfinit son rôle en tant que puissance régionale responsable, soit elle persiste dans son refus, avec les coûts politiques et diplomatiques croissants que cela implique.