Le journal israélien Israel Hayom a révélé un climat de mécontentement au sein du mouvement de résistance palestinien Hamas à l’égard de l’Algérie, après que cette dernière a voté en faveur de la proposition américaine concernant le cessez-le-feu à Gaza au Conseil de sécurité. L’Algérie faisait partie des treize pays ayant soutenu la résolution, malgré les pressions exercées par le mouvement dans les jours précédant le vote.

Selon le journal, le Hamas avait demandé à l’Algérie de voter contre le projet, estimant que son adoption accorderait une légitimité à l’instauration d’une tutelle internationale sur Gaza et servirait un agenda international visant à remodeler la situation interne dans l’enclave. Bien que l’adoption de la résolution ne dépendait pas du vote algérien, le mouvement misait sur une position hostile de l’Algérie, en cohérence avec son histoire dans le soutien à la résistance palestinienne.

Mais l’Algérie a justifié son soutien en affirmant que l’objectif principal de cette décision était d’établir un cessez-le-feu durable, d’assurer la protection des civils et de garantir l’accès sans entrave à l’aide humanitaire, tout en ouvrant la voie à la reconstruction, malgré ce qu’elle a qualifié de lacunes dans la proposition américaine.

Le journal rapporte qu’une source proche du Hamas a exprimé la déception du mouvement, soulignant que la nation qui a abandonné Gaza le 7 octobre et l’a laissée affronter seule les attaques, ne se lèvera pas soudainement pour empêcher une résolution onusienne ou contrer un plan portant atteinte à ce qu’il reste de la dignité de Gaza. La même source a également critiqué l’acceptation par l’Algérie d’options internationales visant à désarmer la résistance, affirmant que désarmer la résistance signifiait, selon ses mots, retirer l’âme du corps.

Dans ce contexte, Israel Hayom précise que le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a tenu une conférence de presse avant le vote, durant laquelle il a expliqué que la position de l’Algérie reposait sur trois considérations essentielles liées aux objectifs de la résolution, aux motivations qui la sous-tendent et aux positions des acteurs régionaux influents. Attaf a ajouté que, malgré certaines lacunes, la proposition constitue une étape nécessaire pour consolider le cessez-le-feu, assurer la protection internationale et créer les conditions propices à la reconstruction de Gaza.

Cependant, ces justifications n’ont pas été bien accueillies, que ce soit dans le monde arabe ou en Algérie même. Le mouvement algérien de la Société pour la Paix (MSP) a exprimé son rejet de la position du gouvernement, estimant que le vote n’était pas conforme à l’héritage historique et politique de l’Algérie dans le soutien à la cause palestinienne et aux mouvements de libération.

Le mouvement a affirmé que la proposition américaine vise à instaurer une nouvelle réalité à Gaza en séparant l’enclave de son environnement palestinien et en portant atteinte aux constantes de la cause, notamment l’avenir de la résistance et le maintien de son armement. Il a également insisté sur le fait que tout processus de paix doit commencer par la fin de l’occupation et la garantie de l’ensemble des droits du peuple palestinien, y compris son droit à la résistance et à l’établissement de son État indépendant avec Jérusalem comme capitale.

Le MSP a également souligné que cette position officielle ne reflète pas le sentiment de la rue algérienne, toujours engagée en faveur de la cause palestinienne et opposée à toute démarche pouvant être interprétée comme un alignement sur des projets bénéficiant à l’occupation israélienne. Le mouvement a appelé à un retour aux principes historiques de l’Algérie et au renforcement du soutien politique et concret à la Palestine.