Par : Hichem Aboud
L’Algérie, malgré sa richesse en pétrole et en gaz, souffre paradoxalement d’une grave crise de l’eau, une lutte quotidienne pour ses habitants. Alors que le pays fait face à une pénurie d’eau aiguë, le régime algérien continue de concentrer son attention sur les conflits extérieurs, notamment le dossier du Sahara occidental et son soutien au Front Polisario. Cette mauvaise priorité détourne les ressources et l’attention des problèmes internes cruciaux et persistants. Au lieu d’utiliser ses ressources naturelles pour alléger les souffrances de sa population, ces richesses sont gaspillées dans des projets qui ne répondent pas aux besoins des citoyens.
Contexte historique
L’eau a toujours constitué un défi majeur en Algérie, en raison de son climat aride et de sa géographie difficile, faisant de cette ressource une denrée rare et précieuse. Alors que les civilisations anciennes de la région avaient développé des méthodes avancées pour collecter et conserver l’eau, l’Algérie moderne semble régresser dans ce domaine. Parallèlement, le conflit du Sahara, enraciné dans la période de décolonisation, demeure un pilier central de la politique algérienne, malgré le fait que l’importance accordée à ce conflit extérieur éclipse souvent les enjeux internes vitaux tels que la crise de l’eau.
Situation actuelle de la crise de l’eau
La crise de l’eau en Algérie est l’une des plus sévères au monde, avec une diminution drastique de la quantité d’eau disponible par habitant, impactant négativement la vie des populations. Dans les grandes villes comme Alger et Oran, les coupures d’eau fréquentes sont devenues une réalité quotidienne, forçant les habitants à acheter de l’eau en bouteille à des prix élevés ou à attendre des heures devant des camions-citernes. Dans les zones rurales, l’eau n’est parfois disponible que quelques jours par mois. Cette pénurie affecte gravement l’agriculture, la santé publique, l’hygiène, et accroît la pauvreté ainsi que l’instabilité sociale.
Réponse gouvernementale
Malgré certaines initiatives comme la construction de stations de dessalement, ces efforts restent insuffisants. Les infrastructures souffrent d’un évident manque d’entretien, causant d’importantes pertes d’eau par fuites. L’absence d’une stratégie nationale claire de gestion des ressources en eau aggrave la situation, laissant des millions d’Algériens en proie à une sécheresse chronique.
Priorités erronées
Alors que le pays fait face à une pénurie sévère d’eau, le régime algérien persiste dans son conflit autour du Sahara occidental, consacrant d’importantes ressources financières et politiques au soutien du Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara vis-à-vis du Maroc. Ce différend géopolitique absorbe des milliards de dollars qui auraient pu être investis dans l’amélioration des infrastructures et l’approvisionnement en eau des citoyens.
Mauvaise gestion économique
Les revenus considérables issus du pétrole et du gaz auraient dû être une bénédiction pour le peuple algérien, mais la réalité est différente. La corruption est endémique, avec une grande partie des fonds disparaissant dans les poches des responsables, tandis qu’une part est consacrée à des projets somptuaires ne bénéficiant pas au grand public, tels que des dépenses militaires massives et la construction d’édifices luxueux, tandis que les secteurs essentiels comme l’eau, la santé et l’éducation manquent cruellement de financement. Ce fossé entre la richesse nationale et le niveau de vie moyen alimente un sentiment croissant d’injustice et de mécontentement.
Impact sur la société
Le mécontentement populaire s’amplifie face à la dégradation des conditions de vie, se traduisant par des manifestations répétées exprimant la colère des citoyens contre la dégradation des services publics essentiels. Le manque d’eau est devenu un symbole de l’échec gouvernemental, soulignant le besoin urgent de réformes globales incluant transparence, responsabilité et réorientation des priorités vers les intérêts du peuple.
Propositions de solution
Pour résoudre la crise de l’eau, une stratégie globale est nécessaire, incluant la maintenance et la modernisation des infrastructures, la réduction des fuites, et l’extension des stations de dessalement. Les fonds actuellement dépensés dans les conflits extérieurs devraient être réorientés vers ces objectifs. Le gouvernement doit également solliciter l’aide et l’expertise internationales, tout en assurant une gestion transparente des ressources pour garantir que les revenus profitent réellement à la population. La coopération régionale avec les pays voisins est aussi essentielle pour affronter collectivement les défis liés à la rareté de l’eau.
L’Algérie se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif. L’écart insoutenable entre les priorités gouvernementales et les besoins urgents de son peuple exige un changement radical. Ce n’est qu’en concentrant les efforts sur les questions intérieures fondamentales, en renforçant la transparence et en combattant la corruption, que l’Algérie pourra bâtir un avenir meilleur pour sa population et transformer sa richesse naturelle en véritable bénédiction bénéficiant à tous, et non à une minorité privilégiée.
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