La nouvelle édition de l’indice mondial de l’État de droit 2025, publiée par le World Justice Project, révèle que la Tunisie a perdu 9 places, se classant 85e sur 143 pays, avec un score de 0,49, contre la 76e position l’année dernière.

Cette baisse, équivalente à 2,7 % du score global, traduit une détérioration des principaux indicateurs de l’État de droit, un recul des performances institutionnelles face aux tendances autoritaires et un resserrement de l’espace civil.

🔹 Performance de la Tunisie selon les principaux axes

L’indice évalue huit axes principaux, dans lesquels la Tunisie se positionne ainsi :

  • Limites au gouvernement : 90e mondial

  • Absence de corruption : 70e mondial

  • Gouvernance ouverte : 94e mondial

  • Droits fondamentaux : 99e mondial

  • Ordre et sécurité : 72e mondial

  • Application de la loi : 80e mondial

  • Justice civile : 91e mondial

  • Justice pénale : 84e mondial

Les scores varient entre 0,40 et 0,72 selon l’axe considéré.

🔹 Fragilité des libertés civiles et indépendance judiciaire

Le rapport souligne que l’expansion des tendances autoritaires a réduit la capacité du pouvoir judiciaire à fonctionner de manière indépendante, tout en limitant l’espace des libertés civiles, mettant en danger la démocratie et affaiblissant le contrôle gouvernemental et la liberté d’expression.

La Tunisie a connu un déclin notable des libertés civiles, notamment la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de réunion et d’association, ainsi que la participation citoyenne aux affaires publiques, reflétant une réduction de l’espace civil disponible.

Par ailleurs, le pouvoir judiciaire a perdu de son autonomie face à l’influence croissante de l’exécutif, avec une baisse des indicateurs de capacité à limiter l’action de l’exécutif et d’indépendance de la justice civile et pénale, un phénomène particulièrement marqué en Tunisie.

🔹 Comparaison avec l’Europe

Le rapport indique que les pays scandinaves ont maintenu leurs positions de tête, avec le Danemark en première place pour la cinquième année consécutive, suivi de Norvège, Finlande et Suède, reflétant la solidité des institutions démocratiques et l’indépendance judiciaire dans le nord de l’Europe.

En revanche, certains pays d’Europe centrale et orientale ont connu un recul marqué, notamment Slovaquie et Hongrie, tandis que la Bulgarie et la Hongrie occupent les dernières places au sein de l’UE, illustrant les défis persistants liés à l’indépendance judiciaire et à la lutte contre la corruption.

Le rapport conclut que la tendance générale en Europe montre une stabilité dans les pays scandinaves et occidentaux, mais un recul significatif dans certains pays d’Europe centrale et orientale en raison des pressions politiques sur la justice et de la réduction de l’espace de participation civile.