Le ministère russe des Affaires étrangères a classé le Maroc parmi les pays africains les plus importants bénéficiant de dispositions avancées d’exemption de visa avec Moscou. Le Royaume figure aussi parmi les destinations les plus prisées des touristes russes en Afrique du Nord, aux côtés de l’Égypte et de la Tunisie. Selon Moscou, le développement de la coopération touristique avec Rabat repose sur deux piliers essentiels: l’existence de vols directs et le rôle du Maroc en tant que porte d’entrée stratégique de la Russie vers le continent.
Ce positionnement a été confirmé par Tatiana Dovgalenko, directrice du département de partenariat avec l’Afrique au ministère russe des Affaires étrangères. Elle a indiqué que la Russie travaille à élargir la liste des pays africains bénéficiant du régime de voyage sans visa, précisant que le Maroc figure déjà parmi les 11 pays concernés, ce qui reflète l’importance accordée à Rabat dans la nouvelle approche russe en Afrique.
Ses déclarations ont été faites lors d’une table ronde organisée à la Douma, dédiée au développement des échanges touristiques et culturels entre la Russie et l’Afrique. Elle y a souligné la nécessité de réduire le « déséquilibre géographique » des flux touristiques russes vers le continent, affirmant que le Maroc constitue l’une des principales destinations russes en Afrique du Nord.
Dovgalenko a affirmé que la généralisation du régime d’exemption de visa avec la majorité des pays africains représenterait un levier majeur pour développer le tourisme. Elle a rappelé que 11 pays africains, dont le Maroc, la Namibie, l’Afrique du Sud, la Tunisie et les Seychelles, bénéficient déjà d’un régime de voyage réciproque sans visa. Elle a ajouté que Moscou poursuit ses efforts pour intégrer de nouveaux États à cette liste.
L’intégration du Maroc dans ce groupe restreint illustre son rôle stratégique dans la vision russe visant à renforcer sa présence en Afrique. Le Royaume apparaît comme un partenaire fiable, doté d’une stabilité politique et d’une ouverture économique permettant d’envisager une coopération élargie.
De son côté, Rabat ambitionne de diversifier ses partenariats internationaux et d’élargir son influence en Afrique grâce à des canaux économiques, diplomatiques et touristiques multiples. Une dynamique qui s’accorde avec l’ouverture russe à renforcer ses liens avec des États clés en Afrique du Nord.
La responsable russe a aussi souligné que plusieurs accords et mémorandums de coopération touristique sont en cours de préparation avec différents pays et devraient être signés prochainement.
Elle a ajouté que le tourisme russe demeure largement concentré en Afrique du Nord, où le Maroc, l’Égypte et la Tunisie dominent les flux. En 2024, l’Égypte a ainsi accueilli près de 1,5 million de touristes russes, représentant environ 15 % des recettes du secteur.
Ces données montrent que le Maroc n’est pas seulement une destination nord-africaine, mais une composante stratégique de l’expansion russe en Afrique. Moscou mise sur des pays stables et attractifs pour consolider sa présence sur le continent.
Dovgalenko a également évoqué un autre frein majeur à la coopération touristique: l’absence de vols directs avec plusieurs pays africains. Actuellement, seuls six pays en disposent, dont le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, la Tunisie, l’Éthiopie et les Seychelles.
La présence du Maroc dans cette liste restreinte confirme encore son rôle central dans le réseau aérien russe et dans les priorités touristiques de Moscou.
Ainsi, le cumul entre l’exemption de visa, la disponibilité de vols directs, et l’intérêt croissant des touristes russes fait du Maroc un acteur clé dans la stratégie russe en Afrique. Et tout indique que cette coopération devrait s’étendre davantage dans les années à venir, au moment où les deux pays cherchent à renforcer leurs partenariats dans un contexte géopolitique mondial en pleine mutation.



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