Le gouvernement français a annoncé, mercredi, la suspension de la plateforme de commerce en ligne “Shein jusqu’à ce que celle-ci se conforme pleinement à la législation française, à la suite d’une vive controverse concernant la vente présumée de poupées sexuelles imitant des enfants.

Selon les services du Premier ministre Sébastien Lecornu, la décision a été prise sur sa directive directe, précisant que les autorités allaient « engager une procédure de suspension de Shein pour la durée nécessaire à ce que la plateforme démontre sa conformité aux lois et règlements de la République française ».
Une évaluation préliminaire sera effectuée dans les 48 heures afin de vérifier le niveau de conformité de l’entreprise.

De son côté, la société asiatique a confirmé la mesure prise par la France et a exprimé sa volonté d’ouvrir un dialogue rapide avec les autorités françaises. Le porte-parole de l’entreprise, Quentin Rouffa, a assuré que Shein « coopère pleinement » et travaille à « supprimer tout contenu ou produit non conforme ».

Cette annonce intervient alors que Shein vient d’ouvrir à Paris son premier magasin physique au monde, un événement accompagné d’un important dispositif policier.
En parallèle, la marque de fast fashion a annoncé la suspension temporaire des produits de ses vendeurs tiers en France, une mesure que des sources proches du dossier jugent indépendante des enquêtes judiciaires en cours.

La polémique a éclaté après la découverte, sur le site de Shein, de poupées sexuelles à l’apparence d’enfants, provoquant une vague d’indignation en France. Le parquet de Paris a ouvert une enquête officielle visant la plateforme ainsi que d’autres sites concurrents tels que AliExpress, Temu et Wish, pour des faits similaires.

Fondée en Chine en 2012 et désormais basée à Singapour, Shein a assuré qu’elle coopérera pleinement avec la justice française et a annoncé qu’elle interdirait définitivement la vente de toutes les poupées sexuelles sur sa plateforme.

Dans un développement parallèle, le parquet d’Aix-en-Provence a indiqué qu’un homme, déjà condamné pour agression sexuelle, avait été interpellé après avoir commandé une poupée sexuelle ressemblant à un enfant depuis la Chine.
Les employés d’une société de livraison, situés à Bouc-Bel-Air (sud de la France), ont alerté la police après avoir découvert la poupée à l’intérieur du colis. Le procureur Jean-Luc Blanchou a précisé que le paquet n’était pas expédié par Shein, ajoutant que le suspect a reconnu avoir commandé la poupée à des fins sexuelles.

Cette affaire représente l’un des plus grands scandales éthiques et juridiques auxquels Shein fait face en Europe, alors que la marque est déjà régulièrement critiquée pour son manque de transparence, ses conditions de travail et ses pratiques commerciales controversées.