Des milliers de médecins manifestent à Tunis

La capitale tunisienne a été le théâtre de larges manifestations mercredi, alors que des milliers de jeunes médecins ont cessé le travail et que des centaines d’entre eux ont protesté pour réclamer une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail dans les hôpitaux publics. Les manifestants ont alerté sur le risque d’effondrement du système de santé en raison de la détérioration continue des services.

Une montée des tensions sociales et économiques

Cette grève s’inscrit dans un contexte de mobilisations sociales croissantes en Tunisie. Ces dernières semaines, les employés des secteurs du transport et des banques ont mené des grèves pour demander des augmentations salariales, tandis que les manifestations environnementales se poursuivent dans la ville de Gabès, au sud du pays.

Les Tunisiens souffrent de la mauvaise qualité des services publics, notamment dans les secteurs de la santé, du transport et de l’éducation, ainsi que des coupures fréquentes d’eau et d’électricité dues à l’obsolescence des infrastructures et au faible investissement public, reflétant une crise économique et financière aggravée par le manque de financements étrangers.

Revendiations et conditions de travail difficiles

Les médecins ont revêtu leurs blouses blanches et ont brandi des pancartes devant le parlement avec les slogans « Dignité pour les médecins » et « Sauvez nos hôpitaux ».

Ils dénoncent la baisse des salaires, le vieillissement des équipements, les conditions de travail pénibles et le manque de fournitures médicales essentielles, soulignant que ces facteurs poussent de nombreux jeunes médecins à migrer vers l’Europe et les pays du Golfe à la recherche de meilleures opportunités.

Wajih Zekkar, président de l’Organisation des jeunes médecins, a déclaré : « Tant que les autorités ignorent nos revendications, nous continuerons à intensifier nos actions et à mener le mouvement social dans le pays. »

Absence de réaction officielle du ministère de la Santé

À ce jour, le ministère tunisien de la Santé n’a émis aucun commentaire officiel sur la grève. Cette situation reflète le faible investissement public dans le système de santé, qui pousse de nombreux médecins à quitter le pays pour améliorer leurs conditions professionnelles et de vie.