Bruxelles a réagi à la démarche du président tunisien Kaïs Saïed, qui a convoqué l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Giuseppe Perrone, pour lui adresser une protestation vigoureuse, soulignant que les activités de la mission diplomatique se déroulent dans le cadre normal et légal de ses fonctions.
Lors d’une conférence de presse tenue à Bruxelles, le porte-parole de la Commission européenne, Anwar Al-Anouni, a précisé que l’Union européenne avait pris connaissance des messages transmis par le président tunisien. Il a rappelé que ce type de communication s’inscrit dans le cadre normal d’un processus diplomatique officiel, et que toutes les missions de l’Union européenne à travers le monde travaillent selon des règles strictes et des standards établis.
Al-Anouni a expliqué que les diplomates entretiennent régulièrement un dialogue avec un large éventail d’acteurs politiques, économiques et sociaux dans le pays d’accréditation, ce qui constitue une part essentielle de leurs missions. Il a souligné que ces interactions incluent également les organisations de la société civile, que l’Union européenne considère comme des partenaires importants pour renforcer la coopération bilatérale et améliorer la qualité du dialogue politique et social.
Selon lui, ces contacts visent principalement à suivre les évolutions politiques, économiques et sociales, ainsi qu’à identifier les domaines où la coopération bilatérale peut être renforcée, dans le respect complet de la souveraineté nationale des États.
La présidence tunisienne avait annoncé le mardi 25 novembre que le président Kaïs Saïed avait convoqué l’ambassadeur Giuseppe Perrone au palais de Carthage pour lui transmettre une protestation formelle concernant ce qu’il a qualifié « d’interventions inacceptables » dans les affaires internes tunisiennes. Cette protestation fait suite à des rencontres et communications que l’ambassadeur aurait eues avec certains acteurs tunisiens, dont la nature exacte n’a pas été précisée par les autorités tunisiennes.
Des sources européennes ont souligné que ces activités s’inscrivent dans le cadre normal des fonctions diplomatiques, visant à comprendre et analyser la situation politique et sociale locale pour mieux orienter l’action de l’Union européenne et ses programmes d’accompagnement en Tunisie. Elles rappellent que ce type de dialogue est pratiqué par toutes les missions diplomatiques internationales et est considéré comme un standard dans les relations bilatérales modernes.
Ce différend met en lumière la sensibilité du contexte diplomatique tunisien et la vigilance de l’Union européenne quant à ses relations avec Tunis, tout en réaffirmant son engagement à maintenir un dialogue ouvert et constructif avec les autorités tunisiennes et tous les acteurs de la société civile.



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