Dans une démarche visant à sécuriser d’importants contrats militaires avec des pays asiatiques comme la Chine et la Corée du Sud, le général Said Cheneghricha, chef d’état-major de l’armée nationale populaire, s’est rendu en Extrême-Orient pour découvrir les dernières innovations et technologies de défense avancées, loin des pratiques traditionnelles d’achat et de commissions dans le marché militaire.

Une visite à portée médiatique

Malgré le caractère militaire de cette visite, les médias algériens ont largement couvert l’événement, annonçant la présence de Cheneghricha au salon “ADAX 2025”, où il a pu s’informer sur les systèmes de défense et les innovations industrielles proposées par les plus grandes entreprises mondiales.

Pendant que Cheneghricha parcourait le salon, le président du parlement, Ibrahim Bougali, a continué à faire des déclarations contrastées concernant la jeunesse algérienne, louant ce qu’il appelle “l’esprit de discipline des jeunes recrues” hérité de l’armée, malgré la dure réalité que vit une génération entière face au chômage et au manque d’opportunités.

La réalité de la jeunesse algérienne : chômage et exil

Selon les statistiques du journal français “Le Point”, le taux de chômage parmi les jeunes de 15 à 24 ans atteint 29,7%, contre 11,4% pour la moyenne nationale, révélant la fragilité du marché du travail et le déficit d’opportunités réelles.

Pour les diplômés universitaires et des instituts professionnels, les taux de chômage s’élèvent respectivement à 31,4% et 26,1%, accentuant le sentiment d’exclusion et de marginalisation dans un pays pourtant riche en ressources naturelles mais caractérisé par une mauvaise répartition de la richesse et un manque d’opportunités économiques.

Déconnexion entre communication officielle et réalité

Cette visite intervient alors que la jeunesse algérienne peine à trouver des opportunités pour mettre en valeur ses compétences et contribuer au développement national. L’accent mis par les autorités sur les contrats militaires et la couverture médiatique visant à valoriser les responsables militaires contraste fortement avec la crise économique et sociale qui menace la stabilité du jeune génération.