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Le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, a récemment réaffirmé lors d’une interview télévisée que le principe de « non-alignement » fait partie intégrante de l’identité politique de son pays, insistant sur l’engagement de l’Algérie à soutenir ce qu’il a qualifié de « droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » et son refus catégorique de renoncer à ses positions constantes sur ce dossier.

Dans ses déclarations, le président Tebboune a nié l’existence d’un isolement international ou régional dont souffrirait l’Algérie, estimant que les positions hostiles au Front Polisario reflètent des orientations « impérialistes », rejetant ainsi les doutes quant à la pertinence de la posture algérienne concernant la question du Sahara.

Ces déclarations interviennent dans un contexte d’intensification des critiques internes concernant la poursuite de l’engagement dans un conflit régional coûteux, perçu comme affectant négativement la situation économique et sociale du pays, au vu de l’augmentation du chômage, de la baisse des réserves en devises et de la dépendance croissante aux revenus des hydrocarbures.

L’Algérie est accusée par des acteurs régionaux d’adopter une politique étrangère à double langage : d’une part, elle proclame le respect de la souveraineté des États et le refus d’ingérence dans leurs affaires, tandis que d’autre part, elle continue d’apporter un soutien politique, diplomatique et militaire à un mouvement séparatiste dans un conflit avec un pays voisin, ce qui constitue une contradiction manifeste avec les principes de neutralité affichés.

Alors que l’Algérie s’appuie sur un discours de solidarité historique avec les « mouvements de libération », le Maroc continue d’enregistrer des avancées diplomatiques notables en Afrique et en Amérique latine, notamment après son retour à l’Union africaine, ce qui a contribué au retrait ou à la suspension d’un grand nombre de reconnaissances de la République sahraouie autoproclamée unilatéralement.

Les appels à une révision des priorités de la politique étrangère algérienne se multiplient, certains observateurs et milieux socio-politiques estimant que les ressources financières allouées au soutien d’acteurs extérieurs pourraient être consacrées à la résolution de graves crises internes.

Dans une déclaration antérieure, le général Saïd Chengriha, avait affirmé que la question du Sahara « touche à la sécurité nationale algérienne », une déclaration interprétée comme une confirmation officielle du lien stratégique entre la position algérienne sur ce conflit et des considérations dépassant les dimensions humanitaires affichées.

Par ailleurs, l’Algérie a récemment pris des mesures unilatérales concernant l’exploitation de la mine de « Gara Djebilet » proche de la frontière marocaine, en dépit de l’accord de délimitation des frontières signé avec le Maroc en 1972, qui prévoit une exploitation conjointe de cette zone. Ce geste est considéré comme une violation unilatérale de l’accord, susceptible de raviver les tensions entre les deux pays.

Dans ce contexte, les avertissements se multiplient quant au fait que le maintien d’un discours idéologique dépassé, sans révision stratégique pragmatique fondée sur les intérêts nationaux réels, risque d’aggraver l’isolement de l’Algérie et d’affaiblir sa position régionale et internationale, notamment face aux évolutions rapides du contexte géopolitique mondial.

La rédaction.