Lors du sommet Union africaine Union européenne tenu mardi à Luanda, capitale de l’Angola, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a choisi de ne pas évoquer la question du Sahara marocain, alors même que ce dossier a souvent dominé ses interventions depuis sa prise de fonction en mars 2023. Une absence remarquée, au moment où le sujet est attendu au centre des débats régionaux et diplomatiques.
Attaf a plutôt profité de la tribune pour critiquer fermement les trois pays du Sahel, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, suspendus de l’Union africaine à la suite des récents coups d’Etat militaires. Il a déclaré que l’Algérie tirait la sonnette d’alarme face au retour des changements anticonstitutionnels de gouvernements en Afrique, estimant que ce phénomène est désormais une réalité qui s’installe et se consolide.
Le chef de la diplomatie algérienne a appelé à réorienter les priorités du partenariat afro européen vers les questions de paix et de sécurité, en soulignant l’ampleur croissante des défis et des menaces. Il a cité parmi les plus urgents la résurgence des coups d’Etat et l’expansion des activités terroristes qui ont transformé la région du Sahel en épicentre mondial de ce fléau.
Il a également plaidé pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de manque d’intérêt international concernant les enjeux africains, tout en insistant sur la nécessité de garantir à l’Afrique une place dans les instances décisionnelles mondiales. Attaf a rappelé que le développement constitue un pilier essentiel pour stabiliser le continent, appelant à un engagement européen concret notamment dans le cadre de l’initiative Global Gateway.
Cette intervention survient dans un contexte diplomatique délicat entre l’Afrique et l’Europe, alors que la question du Sahara marocain s’impose de plus en plus sur l’agenda international à la suite de la résolution 2797 du Conseil de sécurité qui appelle à des négociations entre les parties, y compris l’Algérie, sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie sous souveraineté nationale. Pourtant Attaf a préféré concentrer son discours sur les coups d’Etat au Sahel et les tensions régionales, sans mentionner la question du Sahara qui demeure le principal point de friction entre Alger et Rabat.



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