Trump donne le feu vert à l’Arabie Saoudite pour les F-35
L’annonce officielle du président américain Donald Trump concernant l’autorisation de vente de chasseurs F-35 à l’Arabie Saoudite redéfinit les équilibres de puissance au Moyen-Orient. Cette décision marque la fin d’une période dominée par le « veto » israélien non officiel, qui avait empêché pendant des décennies tout pays arabe d’acquérir ces avions de combat avancés.
Lors de sa rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Washington, Trump a confirmé que l’Arabie Saoudite recevra des avions similaires à ceux utilisés par l’armée de l’air israélienne, dotés des équipements de défense les plus performants au monde, et faisant l’objet d’un accord officiel permettant à Riyad de posséder les F-35.
Une dimension stratégique majeure
La transaction implique des engagements financiers importants, Trump annonçant un investissement saoudien de 600 milliards de dollars aux États-Unis, tandis que le prince héritier a porté cet engagement à un trillion de dollars. Cependant, la dimension stratégique dépasse le cadre bilatéral, puisqu’elle contribue à rééquilibrer les rapports de force au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, tout en constituant un compromis israélien sur le maintien de la supériorité militaire qualitative de Tel Aviv.
Le Maroc en route vers les F-35
Cette avancée américaine revêt une importance particulière pour d’autres pays arabes, notamment le Maroc et les Émirats arabes unis, longtemps freinés par le « feu rouge » israélien. Selon des sources, le Maroc est désormais proche d’un accord avec les États-Unis concernant les F-35, parallèlement à la coordination maroco-américaine pour faire adopter la résolution 2797 du Conseil de sécurité sur le Sahara.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’objectif du Maroc d’établir un équilibre stratégique avec l’Algérie, qui a annoncé qu’elle recevra dès janvier 2026 des chasseurs furtifs Su-57 russes. Les F-35 américains constituent l’équivalent naturel des Su-57, offrant des capacités avancées de furtivité, de combat hors portée visuelle et d’intégration dans les réseaux de combat modernes.
Inquiétudes espagnoles sur le déséquilibre en Méditerranée occidentale
Cette évolution américaine suscite des préoccupations en Espagne. Madrid estime que l’acquisition de 32 F-35 par le Maroc, pour un montant de 17 milliards de dollars, fera du royaume le premier pays africain à exploiter ces avions, avec la capacité de contrôler l’espace aérien de Ceuta, Melilla et le sud de l’Espagne de manière sans précédent.
Les cercles militaires espagnols soulignent que les capacités furtives et les systèmes de détection des F-35 offrent un avantage stratégique considérable, malgré leur charge utile limitée par rapport aux avions russes. Bien qu’Espagne ait envisagé l’achat de ces chasseurs, elle a préféré soutenir l’industrie européenne et miser sur le projet du futur chasseur FCAS, prévu pour entrer en service en 2040.
Même avec l’option temporaire de recourir au chasseur turc Kaan, l’écart en matière de capacités restera significatif si Washington poursuit la vente de F-35 à l’Arabie Saoudite, au Maroc et aux Émirats, poussant ainsi l’Espagne à réévaluer son dispositif de défense dans les îles Canaries et à moderniser sa flotte vieillissante de F-18, prévue pour retrait en 2035.



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