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Par : Abdelilah Anqir

À l’heure où les scandales de corruption financière et d’évasion fiscale s’intensifient à l’échelle internationale, la question de la transparence et de la propriété des entreprises demeure un enjeu mondial crucial. Cinq ans après la publication des enquêtes « FinCEN Files », qui avaient révélé l’ampleur des flux d’argent sale transitant par les banques au profit de réseaux criminels organisés et de régimes corrompus, le Bureau américain de lutte contre les crimes financiers (FinCEN) a annoncé un projet controversé visant à supprimer les données de propriété des entreprises américaines de sa base de données sur les bénéficiaires effectifs.

Cette décision intervient après l’adoption du Corporate Transparency Act en 2021, qui devait mettre fin à l’utilisation abusive des sociétés écrans dans le blanchiment d’argent et le financement d’activités illégales, représentant une avancée majeure vers plus de transparence et de responsabilité. Or, le projet de suppression des données constitue une menace directe pour l’efficacité de cette loi, ce qui a conduit des experts juridiques et financiers à dénoncer une atteinte flagrante aux efforts internationaux de lutte contre la corruption financière.

Par ailleurs, les enquêtes ont mis en lumière des cas retentissants tels que celui du club de football Chelsea, impliqué dans des violations financières durant la période où il appartenait à Roman Abramovitch, ainsi que des scandales au sein d’organisations religieuses révélés par une série documentaire s’appuyant sur les investigations de l’ICIJ, exposant des secrets fracassants.

Ces évolutions confirment que la transparence financière n’est pas seulement une exigence légale, mais une nécessité pressante pour combattre les réseaux de corruption qui menacent la sécurité des économies et des sociétés. Comme le rappellent les experts, seule une coopération internationale entre journalistes et organismes de régulation permettra d’obtenir des résultats tangibles dans ce combat.