Lors de la Conférence internationale sur le financement du développement tenue à Séville, le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a prononcé un discours fort dans lequel il a directement accusé des puissances étrangères d’attiser le terrorisme au Sahel un message clair, bien que non adressé nommément, visant le régime militaire algérien.
« Un terrorisme imposé de l’extérieur »
D’un ton grave, il a affirmé que « depuis une décennie, les pays du Sahel font face à un terrorisme qui leur a été imposé, avec la complicité avérée de certains États ».
Sans nommer l’Algérie, cette accusation reflète les nombreuses suspicions envers le régime algérien, accusé depuis des années d’entretenir des liens ambigus avec des groupes terroristes opérant dans le nord du Mali, le sud de la Libye et la région saharienne.
Abdoulaye Maïga a rappelé que « sous la direction de nos chefs d’État, les Forces de défense et de sécurité de nos trois pays [Mali, Burkina Faso et Niger, réunis dans la Confédération AES] combattent courageusement ces forces obscurantistes », soulignant leur ambition de bâtir « une puissance régionale panafricaine » fondée sur la souveraineté, la dignité et la libération du néocolonialisme.
Cette déclaration traduit la volonté des États de l’AES de reprendre le contrôle total de leurs territoires, de leur gouvernance et de leurs alliances géostratégiques. Le Premier ministre a insisté sur le fait que les ressources nationales sont entièrement mobilisées pour faire face à la menace sécuritaire : « Une grande partie de nos ressources est dédiée à la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes. Cela est indispensable pour assurer la survie de nos États. »
Un frein majeur au développement
Le dirigeant malien a souligné l’impact dévastateur du terrorisme sur les Objectifs de développement durable (ODD) : « Les groupes terroristes détruisent les écoles, brûlent les centres de santé, violent femmes et enfants », empêchant ainsi tout progrès économique, social et humain dans une région déjà fragilisée par des décennies de sous-développement structurel et de mauvaise gouvernance souvent soutenue de l’extérieur.
L’Algérie dans le collimateur du Sahel
Ces propos, bien que non explicitement dirigés, ne laissent guère de doute. Ils s’inscrivent dans une escalade des tensions entre l’AES et l’Algérie, accusée d’apporter un soutien stratégique au Polisario et d’abriter des groupes radicaux tout en prétendant être médiatrice régionale.
Le régime algérien, critiqué pour sa duplicité sur la scène africaine, semble perdre toute crédibilité dans les dynamiques régionales de paix et coopération. En désignant implicitement Alger comme « sponsor étatique » du terrorisme, le Mali met en lumière les responsabilités cachées dans le chaos sahélien.
Un appel à la communauté internationale
Le Premier ministre malien a exhorté la communauté internationale à revoir son approche : « Il est temps de soutenir les efforts des pays du Sahel qui, dans l’indifférence générale, mènent une lutte pour la survie, la paix et la dignité des peuples africains. »
Ce discours percutant à Séville marque un tournant dans la diplomatie panafricaine : un appel franc à dénoncer ceux qui, dans l’ombre, alimentent la terreur tout en prétendant défendre la paix.
La rédaction.
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