Le journaliste français Christophe Gliese comparaît ce mercredi devant la cour d’appel de Tizi Ouzou, située à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger, après avoir été condamné le 29 juin 2025 à sept ans de prison pour “apologie du terrorisme”. Cette affaire remet une nouvelle fois en lumière la ligne répressive adoptée par les autorités algériennes envers les journalistes et les acteurs des médias, surtout lorsque les dossiers touchent à des enjeux politiques sensibles.

Âgé de 36 ans, Gliese a été arrêté le 28 mai alors qu’il se rendait à Tizi Ouzou pour préparer un reportage sur le club de la Jeunesse Sportive de Kabylie. Il était entré en Algérie avec un visa touristique sans accréditation de presse, une infraction généralement sanctionnée par une simple expulsion du territoire. Pourtant, il a été placé sous contrôle judiciaire et interdit de quitter l’Algérie, une décision que plusieurs défenseurs des droits humains considèrent comme un signe d’une utilisation politique du dossier.

Les autorités algériennes l’accusent d’avoir été en contact, entre 2015 et 2017, avec un responsable du “Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie”, classé organisation terroriste en Algérie en 2021. Ses avocats rappellent toutefois que, même si ces échanges avaient eu lieu, ils s’inscrivent dans le cadre de son travail journalistique et ne sauraient constituer une infraction pénale.

La défense est assurée par l’avocat algérien Amirouche Bakouri, qui lui rend visite régulièrement dans la prison de Tizi Ouzou, ainsi que par l’avocat français Emmanuel Daoud. La famille de Gliese espère un dénouement favorable, d’autant plus après la libération, le 12 novembre, de l’écrivain franco algérien Boualem Sansal, bénéficiaire d’une grâce présidentielle. Cependant, Gliese ne peut pour l’instant pas solliciter une grâce, car il doit attendre le verdict définitif.

L’affaire suscite une controverse croissante en France et au sein des milieux européens de défense des droits, tandis que des questions émergent sur les raisons derrière la fermeté du régime algérien dans la gestion d’un dossier journalistique dont la plupart des éléments ne dépassent qu’une simple infraction administrative qui aurait dû se solder uniquement par une expulsion.