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Il y a quelques mois, Le Med24 publiait un article largement consulté, faisant écho à une vidéo diffusée sur Hichem Aboud TV. Le sujet ? Une ignoble injustice qui frappe les deux fils et la fille de l’ancien colonel Slimane Bouchareb – ex-aide de camp du président Boumediene, puis directeur central des personnels et de la justice militaire au ministère de la Défense, sous la présidence de Chadli.
En 1989, le colonel Slimane Bouchouareb fut brusquement démis de ses fonctions dans des conditions troubles, en même temps que plusieurs de ses collègues, parmi lesquels le général Lakehal Ayat et le futur chef de l’État, le général Liamine Zeroual.
En août 2009, gravement malade, Slimane Bouchouareb fut hospitalisé à Paris, intégralement pris en charge par la couverture santé de son épouse, cadre de santé. Informé par les médecins qu’il ne lui restait que quelques semaines à vivre, il confia à sa famille son ultime volonté : ne jamais être inhumé à El Alia, refusant la présence de personnalités civiles et militaires qu’il méprisait pour « leur cupidité, leur servilité et leur médiocrité ».
Un témoignage vidéo, enregistré par son fils depuis la chambre de la clinique parisienne, en atteste encore aujourd’hui.
À la mort du colonel, sa veuve et ses enfants furent soumis à de fortes pressions – menaces directes de civils et militaires, émanant des plus hautes sphères du pouvoir – afin qu’ils renoncent à respecter sa dernière volonté et qu’ils rapatrient son corps en Algérie. Leur refus catégorique leur valut une série de représailles abjectes, faites de calomnies et de diffamations.
Fatigué d’attendre depuis 2009 « un sursaut d’honneur » du gang du pouvoir, Karim, le fils aîné, a décidé de passer à l’action. Armé de sa plume, il s’adresse désormais aux plus hautes instances politiques occidentales pour dévoiler au grand jour ce qu’est la “justice” en Algérie.
Nous avons appris, par une relation commune, qu’il avait notamment adressé une lettre au pape François, après que ce dernier eut accepté de recevoir Au lendemain de la visite de Tebboune au Vatican, Karim Bouchouareb s’est décidé d’écrire au pape Léon XIV, pour lui donner un aperçu sur le respect des religions au pays de celui qu’il venait de recevoir. Une lettre que nous publierons dans son intégralité puisqu’elle devait, initialement, paraître sous forme d’une lettre ouverte dans la presse.
Ancien animateur d’une émission hebdomadaire sur une radio franco-belge (2015-2020), Karim Bouchouareb dispose d’un carnet d’adresses solide dans les milieux médiatiques. Les médias occidentaux seront d’ailleurs les prochains destinataires de ses lettres d’information, dont le ton incisif promet de marquer les esprits.

 

 

Sa Sainteté, le Pape Léon XIV,
Palais apostolique
00120 Cité du Vatican

Très Saint Père,

Je n’imaginais pas que je serai un jour amené à adresser une lettre au Pape.

Cependant, je me permets révérencieusement de prendre cette liberté aujourd’hui, pour vous exprimer avec humilité, mon sentiment suite à l’entretien que vous avez accordé le 24 juillet dernier à monsieur Tebboune, qui occupe la fonction de chef de l’état algérien.

Très Saint Père,

De nombreux observateurs occidentaux ont vu dans cet échange, par candeur ou par méconnaissance du régime algérien, un : « message d’ouverture et de tolérance » que monsieur Tebboune aurait voulu transmettre à l’international.

Il n’en est malheureusement rien et je vous citerai dans le déroulé de mon courrier, quelques exemples qui attestent que : le ségrégationnisme est clairement assumé et ouvertement pratiqué, notamment par la « justice » algérienne.

Très Saint Père,

Je suis né d’un père algérien amazigh et d’une mère française catholique, qui avait accepté de prendre la nationalité algérienne en 1967, à l’époque ou feu mon père était l’aide de camp du Président Houari BOUMEDIENE, alors qu’il avait 29 ans.

En 2009, suite au décès de mon père qui avait refusé d’être enterré en Algérie en présence de dirigeants – qu’il méprisait* -, ma mère avait été arbitrairement exclue de la succession à Alger, car … chrétienne.

Pire, alors qu’elle était pourtant co-propriétaire avec mon père de la maison familiale – située à Alger -, maison qu’elle avait acheté avec son époux à égalité des parts, elle fut dépossédée de ce bien immobilier car … chrétienne.

Pour tenter d’échapper à cette spoliation, il lui fut néanmoins proposé de se convertir à l’islam, ce qu’elle refusa de faire en répondant : « Me convertir à l’islam par intérêt, serait faire injure à ma conscience, mais aussi à votre religion ».

En 2014, ma sœur et moi avons également, dans un second temps, été exclus de la succession suite à une accusation – fabriquée – d’apostasie (accusés d’avoir adopté la religion chrétienne). Nous avons dû faire appel en prouvant que cette accusation était sans fondement et qu’elle était le prélude à une captation d’héritage dans laquelle étaient notamment impliqués de hauts gradés. Je suis bien entendu en mesure de prouver mes affirmations écrites.

Pour contester cette accusation antique lors de mon appel, j’avais demandé conseil à un haut magistrat qui très sérieusement, m’avait suggéré entre-autre, de …prouver ma circoncision en produisant une attestation médicale.

70 ans après la chute du régime nazi, l’obsession de la circoncision semble hélas, impérissable là où le caporalisme intolérant et inhumain exerce son pouvoir.

Très Saint Père,

Monsieur Tebboune, mais également ses différents ministres de la « justice » entre-autre, n’ont jamais daigné répondre aux différents courriers que je leur avais adressé par DHL dans le but de les informer de cette affaire inique, indigne d’un pays qui siège pourtant à l’ONU.

En janvier 2024, j’avais également adressé un courrier à monsieur Ahmed ATTAF, ministre algérien des affaires étrangères, après qu’il eut contesté la condamnation de l’Algérie par le département d’état US, qui s’inquiétait des violations de la liberté de culte en Algérie. J’avais alors informé ce ministre de notre affaire, sans jamais recevoir de réponse de son département.

Pourtant, l’Union européenne reverse à l’Algérie des dizaines de millions d’euros chaque année pour le financement sans contrôles sérieux, de projets divers.

Le plus choquant, c’est que même le secteur de la « justice » en Algérie a été plusieurs fois subventionné par l’Europe.

Je suis en lien avec certains amis députés européens, qui me renseignent sur le volume et la valeur des divers dons octroyés à l’Algérie par l’Europe. Ainsi :

Le financement du PASJA (Programme d’Appui au Secteur de la Justice en Algérie), cofinancé par l’Union européenne à hauteur d’environ 10 millions d’euros et par la candide France, à hauteur d’environ 500 000 euros, avait eu lieu au moment même où ma mère était spoliée car chrétienne et ses 2 enfants également exclus de la succession, suite à une accusation d’apostasie fabriquée.

Avec nos impôts français, nous avons ainsi financé 2 fois le PASJA, une fois par le canal européen et une seconde fois par le canal français. En somme, nous avons contribué à donner de l’argent à 2 reprises, à des dirigeants algériens qui nous empêchent arbitrairement d’hériter de notre père.

Pourtant, selon l’accord signé entre l’Europe et l’Algérie, le PASJA était censé faire de la justice algérienne une justice équitable, indépendante et garante des droits des justiciables. Preuve que cet argent européen est très mal dépensé.

Dans un courrier que j’avais adressé par DHL à monsieur TEBBOUNE, je terminais mon courrier par la question suivante :

« Monsieur le Président,

Comment est-il possible que l’Algérie interdise à une européenne d’hériter de son époux algérien, parce qu’elle est chrétienne, tout en tendant la main à l’Europe, pour empocher l’argent des contribuables européens, qui sont très majoritairement de tradition Chrétienne ? »

« Ou est là cohérence, ou est le sens de l’honneur jadis fièrement revendiqué ? »

La discrimination dont fait preuve le régime algérien est une réalité, ceux qui le contestent, affabulent.

Régulièrement par exemple, les ONG internationales et les médias occidentaux rapportent des informations terrifiantes concernant le traitement inhumain qui est réservé aux migrants africains qui transitent par l’Algérie. Je ne parlerai pas du ségrégationnisme infranational, car ça n’est pas mon sujet.

Très Saint Père,

C’est cette absence de réaction des responsables de ce régime et cette insupportable condescendance qui m’ont conduit à :

  1. Adresser des courriers aux députés français, membres de la commission des affaires étrangères à titre d’information.
  2. Adresser des courriers aux députés européens, membres de la commission des affaires étrangères les plus en vue, à titre d’information.
  3. Adresser des courriers aux Sénateurs et Représentants des Etats-Unis d’Amérique, membres également de la commission des affaires étrangères, tels que Marco RUBIO, Joe WILSON, James RISCH, notamment.
  4. Adresser un courrier au Conseil des droits de l’homme à Genève.
  5. Adresser des courriers aux ONG des droits de l’homme en Europe et en Amérique du nord.
  6. Adresser tout récemment, un courrier au Président Donald TRUMP, avec copie à son Secrétaire d’Etat, Marco RUBIO.

Nombreux sont les parlementaires – américains notamment – à avoir eu la courtoisie de me répondre. L’ancien Sénateur de Floride Marco RUBIO, aujourd’hui Secrétaire d’Etat, aura eu la délicatesse de m’adresser une lettre de 2 pages dans laquelle il m’assurait de sa détermination à œuvrer pour le respect des droits de l’homme dans le monde.

Aussi, dès cet automne, j’envisage d’adresser un courrier aux principaux médias occidentaux pour les informer de cette sordide affaire judiciaire aux effluves médiévales.

A cette occasion, j’évoquerai la sortie de mon livre (en décembre théoriquement) qui en 377 pages, en anglais et en français, retracera cette affaire inique, dans son intégralité et surtout avec détails.

Très Saint Père,

Ce décalage immense en termes de respect des droits de l’homme, entre les grandes nations du nord, chargées d’histoire, de culture, de valeurs et certaines jeunes nations du sud, sans Caps ni boussoles et donc sans points de repères, est une tragédie pour les populations du sud qui en payent le prix.

Si l’Algérie était un pays qui dispose d’une réelle justice indépendante et équitable, je n’aurai certainement pas été contraint il y a quelques mois de saisir un cabinet d’avocats américain spécialisé dans le droit international, après avoir payé sans compter des avocats locaux depuis 2010, même si certains ont été courageux.

Cette situation nouvelle, implique des démarches lourdes, coûteuses mais néanmoins nécessaires, en vue de mon installation aux Etats-Unis.

Je relèverai tout de même par honnêteté, qu’il existe en Algérie des procureurs et des juges honnêtes. Malheureusement, ces procureurs et ces juges doivent généralement se soumettre « au téléphone », c’est-à-dire aux injonctions venues d’en haut, pour faire du coupable la victime et la victime le coupable. C’est pourquoi un ancien Premier ministre algérien, ancien ministre de la justice, avait dit sans jamais être démenti : « En Algérie, il y a 2 justices, la justice du jour et la justice de la nuit ». J’ai pu vérifier cette vérité à 2 reprises, en 2014 puis en 2024.

Lorsqu’en octobre 2009, le jour des obsèques de mon père, un puissant ministre du président algérien de l’époque (BOUTEFLIKA) s’était invité au cimetière près de Bordeaux, pour nous menacer devant témoins, en nous disant : « Cet enterrement en France vous coûtera très cher à Alger », j’étais très loin d’imaginer la vilénie, la concupiscence et la brutalité de toutes les parties qui directement ou indirectement, auront été acteurs ou complices d’une telle infamie.

Aujourd’hui, cet ancien ministre qui était manifestement anti-français en 2009, a tourné casaque, il est désormais réfugié à Cannes en France, après avoir été condamné à 5 fois 20 années de prison dans son pays d’origine.

Très Saint Père,

J’espérais vous écrire une lettre concise pour ne pas abuser de votre temps, mon courroux m’ayant remis en mémoire de nombreux détails, je souhaitais vous les écrire.

Mon combat contre l’injustice continue et ça n’est pas la menace de mort que j’avais reçu en 2018, ou les menaces d’une arrestation lors d’un déplacement en Algérie – ou je ne vais plus par ailleurs -, qui mettront un terme à ma détermination.

Que votre Sainteté daigne agréer l’assurance de ma très respectueuse considération.

Dr K BOUCHAREB

*Le quotidien francophone « Le Soir d’Algérie », avait le 15 août 2009, dans un article d’une page, expliqué les raisons qui avaient amené le défunt à refuser d’être enterré en Algérie.

 

Bordeaux le 29 juillet 2025,