Le communiqué final du Sommet du G20 à Johannesburg, publié samedi dernier, a confirmé l’échec total des efforts menés par l’Algérie et l’Afrique du Sud pour faire figurer la question du Sahara dans les conclusions de la rencontre. Malgré les pressions et les démarches intensives entreprises par les deux pays tout au long des réunions, le document est resté dépourvu de toute référence pouvant être utilisée politiquement en faveur de l’option séparatiste, se limitant à rappeler des principes généraux relatifs à la souveraineté des États et au respect du droit international.
Malgré l’absence du président américain Donald Trump, qui a choisi de ne pas participer au sommet, le communiqué final a été rédigé de manière claire et précise, sans marge pour des interprétations ou manipulations. La conférence de Johannesburg s’est concentrée sur des dossiers majeurs tels que le climat, les trajectoires de l’économie mondiale et les tensions géopolitiques, tandis que les États-Unis ont refusé de contribuer à la rédaction ou à l’adoption du texte.
Ce positionnement américain a été qualifié d’exceptionnel dans les coulisses du sommet, compte tenu de la sensibilité de cette phase finale. Néanmoins, la présidence sud-africaine a maintenu l’adoption du communiqué, le présentant comme le fruit d’une année complète de consultations, avec ce qu’elle a décrit comme un large consensus parmi les membres, à l’exception de la réserve américaine.
La version finale du texte a été finalisée à la dernière minute, sans participation de Washington, qui avait exprimé son opposition à certaines dispositions concernant l’extension des énergies renouvelables, l’allégement de la dette des pays pauvres et des formulations climatiques incompatibles avec les positions de Trump, sceptique quant aux bases scientifiques du changement climatique.
Le communiqué a identifié quatre zones principales de tension mondiale : le Soudan, la République démocratique du Congo, la Palestine et l’Ukraine, tout en lançant un appel général à mettre fin aux conflits internationaux, sans mentionner le Sahara marocain. L’ignorance de ce dossier illustre la portée limitée de l’influence de l’Algérie et de l’Afrique du Sud dans la promotion de la thèse séparatiste et confirme l’isolement croissant du front du Polisario au sein des forums internationaux.
Le climat politique à Johannesburg a également révélé d’autres signes de fissures internationales, avec l’absence de plusieurs dirigeants et des tensions visibles entre Pretoria et Washington. Cette dernière s’est traduite par la décision de Trump de ne pas se rendre au sommet et de dépêcher son vice-président, J. D. Vance, reflétant des différends accumulés depuis le retour de Trump à la présidence en janvier 2025 et accompagnés de mesures punitives, notamment le gel d’aides et l’octroi de l’asile à certains citoyens blancs sud-africains.
Les origines du conflit diplomatique remontent à la loi sud-africaine numéro 13 de 2024, autorisant la confiscation de terres dans des cas spécifiques sans compensation. Pour le gouvernement de Ramaphosa, cette mesure constitue une étape vers la correction de l’héritage de l’apartheid, tandis que Washington y voit un acte discriminatoire à l’encontre des propriétaires blancs. Les divergences se sont étendues aux questions de politique internationale, notamment la guerre russo-ukrainienne, où l’Afrique du Sud a adopté une position neutre. Cette neutralité a coïncidé avec des manœuvres militaires conjointes avec la Russie et la Chine en 2023, et a été suivie d’accusations américaines affirmant que Pretoria aurait fourni des armes à Moscou, accusations non confirmées par les enquêtes.
Tous ces facteurs ont pesé sur l’atmosphère du sommet, rendant plus difficile le traitement de dossiers politiques sensibles. Dans ce contexte, les tentatives de l’Algérie pour faire inscrire la question du Sahara ont été rejetées par la majorité des membres, confirmant que les grandes plateformes économiques internationales ne constituent plus un espace propice à l’imposition d’agendas séparatistes ni à la promotion de dossiers hors du cadre des priorités économiques mondiales.



Comments
0No comments yet.