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L’Histoire consignera, d’une encre indélébile, que l’Égypte possédait le Nil, mais que Gaza mourait de soif.

L’Histoire consignera que l’Arabie saoudite et les Émirats regorgeaient de pétrole, tandis que Gaza manquait d’une goutte de carburant pour faire battre le cœur de ses hôpitaux et rouler ses ambulances.

L’Histoire consignera que la nation musulmane comptait des dizaines de millions de soldats, mais qu’aucun n’a franchi le seuil de Gaza, aucun n’a dressé son épée contre le génocide.

L’Histoire consignera que des fortunes colossales furent englouties dans des banquets et des festins, alors qu’à Gaza l’enfant affamé ne trouvait ni pain ni eau.

L’Histoire consignera que la Turquie a multiplié les invocations et les sermons au nom de l’islam, mais n’a pas levé un doigt pour interrompre l’effusion de sang.

L’Histoire consignera que la nation islamique a accusé ses rois et ses émirs, mais n’a pas cessé de consommer les breuvages de ses ennemis, ni rompu avec les idoles de son asservissement.

L’Histoire consignera que l’Occident, lui, descendit dans les rues pour clamer son refus du crime, tandis que les musulmans et leurs docteurs demeuraient assis, occupés à disserter sur la damnation d’une femme pour un chat, oubliant la damnation de leur silence devant des milliers de martyrs.

Et l’Histoire n’aura point de pitié — ni pour les gouvernants ni pour les peuples — lorsque Gaza et son peuple auront été livrés aux flammes.

Au Jour du Jugement, nulle échappatoire : chacun sera confronté à ses actes, chacun sera appelé à répondre.

Ce jour-là seulement, les balances révéleront qui fut du côté de la justice et qui s’est rendu complice du crime par son inertie et son silence.