Ces dernières semaines, l’Algérie a intensifié ses efforts pour renforcer ses relations avec l’administration du président américain Donald Trump, dans une tentative claire de sortir de son isolement régional croissant, dépassant certaines positions diplomatiques historiques qu’elle vantait depuis des décennies.
Selon le journal Le Monde, l’Algérie a multiplié récemment les initiatives positives envers Washington, ce qui semble contredire sa réputation d’alliée traditionnelle de la Russie. Dans ce contexte, l’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, a déclaré le 18 novembre 2025 lors d’un discours au Stimson Center : « Notre coopération bilatérale n’a pas de limites. Je suis très optimiste ».
Ces déclarations interviennent alors que l’Algérie a connu un isolement international croissant ces dernières années à cause de crises répétées avec le Maroc, l’Espagne, le Mali, et plus récemment avec la France, ainsi qu’avec la Russie, où les forces paramilitaires de Wagner, désormais appelées Africa Corps, représentent une source d’irritation le long de ses frontières sahélo-sahariennes. Ces mouvements diplomatiques visent, selon le journal, à réduire la pression internationale, même au prix de certains principes historiques de la politique étrangère algérienne.
Cette flexibilité s’est manifestée dans les votes de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU. Le 17 novembre, elle a voté en faveur de la décision américaine concernant la phase deux du plan de paix à Gaza, alors que la Chine et la Russie se sont abstenues, suscitant un débat dans l’opinion publique algérienne. Le 31 octobre, l’Algérie a choisi de ne pas participer au vote sur le renouvellement du mandat de la MINURSO, considéré comme une victoire pour le Maroc via l’appel à des négociations basées sur le plan d’autonomie marocain, évitant ainsi un refus susceptible de contrarier Washington malgré son soutien historique au Front Polisario.
Au-delà des votes, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a annoncé le 18 novembre la disposition de l’Algérie à soutenir toute initiative de médiation entre le Maroc et le Front Polisario, signe d’un changement diplomatique tangible après des années de positions rigides et traditionnelles.
Selon les analyses, cette offensive de charme américaine intervient après une période d’isolement prolongé due à des crises multiples avec les voisins européens et africains, ainsi que des tensions avec les grandes puissances. Ces démarches montrent aussi la volonté de l’Algérie d’afficher une flexibilité politique devant Washington, afin d’alléger la pression internationale tout en maintenant ses relations avec ses alliés traditionnels, notamment la Russie.
La question qui se pose désormais est : jusqu’où ira cette « idylle » avec les États-Unis ? L’Algérie parviendra-t-elle à trouver un équilibre entre ses intérêts historiques et le renforcement de ses liens avec Washington ? Ces dynamiques risquent de redéfinir les priorités de sa politique étrangère à court terme et d’influencer sa position sur d’autres dossiers régionaux, notamment le conflit du Sahara occidental et ses relations avec la France et la région du Sahel.



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