Lors d’une conférence de presse tenue au domicile d’Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement, les avocats et proches de l’activiste franco-marocain Abdelhakim Safrioui ont abordé la peine de 15 ans de prison prononcée à son encontre pour complicité dans un acte terroriste, dans un contexte de débat intense sur l’équité du jugement.

Safrioui est reconnu pour son engagement associatif et caritatif en France depuis des décennies et est le fondateur de l’association « Cheikh Yassine ». Il avait été emprisonné il y a cinq ans à la suite d’une vidéo où il critiquait l’enseignant d’histoire Samuel Paty, qui avait montré des caricatures du Prophète Muhammad ﷺ à ses élèves, avant que ce dernier ne soit assassiné par un jeune Tchétchène ayant nié avoir visionné les vidéos de Safrioui.

Son avocat, Hakim Charki, a affirmé que son client « n’a pas incité à la violence, mais a exercé son droit d’expression sur les questions concernant les musulmans et les Palestiniens de manière légale », ajoutant que le jugement a été rendu « sous une pression politique et médiatique sans précédent ». Il a précisé : « En France en 2025, il suffit d’être musulman et de s’afficher publiquement pour être surveillé, et même sans aucun contact avec le meurtrier, on peut être jugé comme suspect ».

La famille de Safrioui a souligné sa personnalité bienveillante et son amour de la vie, affirmant qu’il était actif socialement et associativement, et qu’il n’était connu pour aucun appel à la violence. Sa sœur et son épouse ont confirmé qu’il visitait régulièrement le Maroc et participait à des œuvres humanitaires, précisant que la peine était liée à sa critique d’un professeur et non à un acte violent.

Cette affaire relance le débat sur la liberté d’expression et la laïcité en France, notamment avec l’intensification des mesures contre les associations islamiques depuis le meurtre de Paty, soulevant des questions sur les limites de la responsabilité légale des individus lorsqu’ils expriment leurs opinions sans incitation directe à la violence.

Une partie de l’opinion publique française considère que Safrioui doit assumer une responsabilité morale, tandis que ses proches et avocats estiment que le jugement est purement politique. Ils espèrent que la prochaine audience en appel, prévue en janvier, réexaminera l’affaire loin des pressions, tout en garantissant son droit de se défendre et de protéger sa réputation.