L’office européen de statistiques « Eurostat » a classé les villes occupées de Melilla et Ceuta parmi les dix régions les plus exposées à la pauvreté au sein de l’Union européenne en 2024, reflétant les profondes transformations économiques subies depuis l’imposition par le Maroc de restrictions strictes sur le passage des marchandises et l’arrêt du « contrebande vivrière ».
Selon le rapport d’Eurostat, le risque de pauvreté à Ceuta et Melilla dépasse 27 %, plaçant les deux villes parmi les 6 % les plus défavorisées des 355 zones évaluées au niveau européen. Melilla occupe la deuxième place avec un taux de pauvreté de 41,4 %, soit une hausse spectaculaire de plus de dix points par rapport à 2023 (30,8 %), tandis que Ceuta se situe à la sixième place avec 34,6 %, soit plus du double de la moyenne européenne de 16,2 %.
Les données indiquent que la situation sociale et économique des deux villes s’est considérablement détériorée après d’importants changements dans leurs relations commerciales avec le Maroc, en raison de l’arrêt du contrebande vivrière qui constituait une source essentielle de revenus locaux. Les deux villes exportaient de grandes quantités de biens vers les marchés marocains, ce qui stimulait l’économie et la vie sociale locales.
De nombreux entrepreneurs espagnols, notamment à Melilla, ont exprimé leur mécontentement face à la lenteur de la réouverture des points de passage commerciaux avec le Maroc, estimant que l’absence de vision claire exacerbe la fragilité économique. Ils soulignent que la reprise du commerce légal avec le Maroc est devenue essentielle pour relancer les activités économiques fortement impactées par l’arrêt du passage des marchandises.
Les acteurs locaux ont rappelé que l’économie de Melilla et Ceuta repose depuis des décennies sur les échanges avec le Maroc, qu’ils soient via le contrebande vivrière ou les points de passage officiels. Avec la fermeture persistante de ces points, les revenus de secteurs clés tels que le commerce, les services et le transport ont diminué, poussant de nombreuses petites et moyennes entreprises à réduire leur activité ou à fermer définitivement.
Les entrepreneurs ont appelé les autorités centrales de Madrid à trouver rapidement un accord avec Rabat pour relancer le commerce, soulignant que l’avenir économique et social des deux villes dépend étroitement de leurs relations avec le Maroc, et que la situation actuelle menace la stabilité et réduit la compétitivité des entreprises locales face à la concurrence de villes et ports voisins plus dynamiques.



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