Algérie

Le Parlement européen inscrit l’Algérie sur la liste des pays à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme

Dans une décision majeure, le Parlement européen a approuvé, le 9 juillet 2025 et à une large majorité, l’inscription de l’Algérie sur la liste des pays présentant un risque élevé en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, conformément à la liste proposée par la Commission européenne en juin dernier.

Cette décision implique que toutes les transactions impliquant des entités ou individus algériens feront l’objet d’un contrôle renforcé de la part des institutions financières européennes. L’objectif est de réduire les risques de financement illicite en améliorant la traçabilité des flux financiers et en intensifiant les mécanismes de surveillance. La loi officialisant ce vote entrera en vigueur dans les semaines à venir.

Ce classement repose sur les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), qui a appelé à l’adoption de mesures rigoureuses dans les échanges avec les entités algériennes, notamment la vérification renforcée de l’identité des partenaires, la provenance des fonds et l’objet des transactions.

Des rapports récents transmis à la Commission européenne ont révélé d’importantes lacunes dans le dispositif algérien de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ces failles incluent un manque de transparence, une régulation insuffisante et une difficulté à suivre les mouvements de capitaux, en particulier ceux liés aux ONG et à la coopération judiciaire internationale.

Cette situation découle de l’incapacité du régime militaire algérien à respecter le plan d’action convenu avec le GAFI et son équivalent régional, le GAFIMOAN. Plusieurs points faibles majeurs ont été relevés, dont :

  • Une surveillance inadéquate des zones à risque

  • L’absence d’un cadre juridique pour assurer la transparence de la propriété effective

  • Des lacunes dans les sanctions ciblées contre le financement du terrorisme

  • Des faiblesses dans la réglementation des organisations non gouvernementales

Suite à cela, l’Union européenne a intégré l’Algérie dans sa « liste noire » des pays à haut risque financier, ce qui entraînera :

  • Un contrôle accru : Les entités financières de l’UE devront appliquer des mesures renforcées de vigilance pour toutes les transactions liées à l’Algérie.

  • Des répercussions économiques : L’image d’un climat financier instable pourrait ralentir les investissements étrangers et alourdir les coûts pour les entreprises européennes opérant en Algérie.

  • Des pressions diplomatiques : L’UE pourrait accentuer la pression politique sur Alger afin qu’elle accélère ses réformes et renforce sa coopération avec les instances internationales compétentes.

Face au manque de transparence du modèle économique rentier de l’Algérie, et à l’absence de réformes concrètes de la part du régime militaire, le pays risque une marginalisation croissante, une perte de crédibilité auprès des institutions financières internationales, et un isolement économique de plus en plus marqué, accentuant ses difficultés et son repli.

La rédaction.

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