Depuis des décennies, l’Algérie connaît une domination quasi totale d’une génération avancée en âge sur les centres de décision politique, économique et administratif. L’âge moyen des hauts responsables, ministres, ambassadeurs et walis dépasse les soixante-dix ans.
Ce phénomène n’est pas une coïncidence. Il résulte d’un système fermé qui refuse le renouvellement et considère le pouvoir comme un héritage dont il ne faut jamais se défaire. Cela a produit une forme de stagnation politique assimilable à un recyclage permanent des mêmes visages et des mêmes visions.
Dans un pays jeune comme l’Algérie, il paraît absurde que l’autorité reste monopolisée par une génération figée, vieillie sur les fauteuils du pouvoir au point de vieillir avec l’Etat lui-même. Tandis que le monde évolue à la vitesse de la lumière, l’Algérie continue d’être gouvernée avec une mentalité héritée des années soixante-dix, comme si le temps s’était arrêté dans des casernes politiques décidées à geler l’avenir d’une nation entière au profit d’une poignée de dirigeants âgés.

Pouvoir vieillissant, Etat épuisé

L’Algérie ne souffre pas d’un manque de ressources, elle souffre plutôt d’un excès de dirigeants âgés. Ceux qui refusent d’abandonner leurs postes, bien que leur âge biologique et politique ait dépassé depuis longtemps la phase de productivité, ont transformé le pouvoir en salle de réanimation permanente, à n’importe quel prix.
Le résultat est clair: institutions paralysées, décisions lentes, administration lourde, économie fragile qui se dégrade d’année en année.

Le Maroc, l’ennemi imaginaire préféré du régime

Parce que l’échec dégage une odeur impossible à masquer, le régime a trouvé refuge dans la création d’un ennemi extérieur, permanent et commode, sur lequel il accroche toutes les erreurs et toutes les déceptions: le Maroc.
Ce vieux stratagème est désormais connu de tous. Le débat intérieur est bloqué sous prétexte d’un danger marocain, l’opinion publique est anesthésiée par des discours de haine, et les dossiers noirs de la corruption sont enterrés sous le vacarme de la théorie du complot. Mais la question simple dont tout le monde s’échappe demeure:

  • Quel rapport entre le Maroc et l’effondrement du dinar?
  • Quel rapport entre le Maroc et le chômage des diplômés universitaires?
  • Quel rapport entre le Maroc et la corruption qui engloutit des milliards au sein des institutions de l’Etat?

Aucun. Ce n’est qu’un rideau de fumée servant à dissimuler l’incapacité d’une classe politique dont la date de péremption est dépassée.

Le Polisario, un trou noir qui a englouti des milliards algériens

Au lieu d’investir dans l’industrie, la technologie ou les universités, le régime a choisi de vider le trésor public en soutenant le Polisario depuis des dizaines d’années.
Des milliards de dollars ont été dépensés sans le moindre bénéfice, dans un projet qui ne sert qu’à alimenter le discours hostile et à justifier la militarisation du pouvoir.

Quelle logique pousse un Etat de la taille de l’Algérie à dilapider sa richesse dans un conflit extérieur fictif pendant que sa jeunesse prend les routes clandestines de la mort?
Quelle sagesse y a-t-il à soutenir un front étranger alors que les hôpitaux s’effondrent et que les infrastructures se dégradent?

L’art de transformer les défaites en pseudo-victoires

Quand le pouvoir est incapable de réaliser des accomplissements concrets, il opte pour l’intoxication de masse.

  • Créer un ennemi (le Maroc)
  • Créer une cause (le Polisario)
  • Créer une épopée fictive (protéger la région)
  • Créer une propagande quotidienne jouant sur la corde du patriotisme

Mais plus personne n’est dupe. Le peuple sait que ses problèmes sont internes, et que celui qui lui vole son avenir n’est pas à Rabat, mais dans les bureaux du pouvoir à Alger.

L’Algérie a besoin d’une révolution mentale avant une révolution politique

Un pays jeune ne peut pas voler avec une aile brisée. Un avenir ne peut pas être construit avec des esprits qui ne voient pas au-delà du passé. Une nouvelle Algérie ne peut naître tant qu’elle est gérée avec la mentalité de vieux camps qui cherchent un ennemi extérieur pour masquer leur échec intérieur. Il est temps de dire la vérité à voix haute:


Le danger réel pour l’Algérie n’est pas le Maroc, mais ce régime vieillissant, ce système usé qui dévore l’âge et l’avenir des Algériens.

Dans notre journal Lemed24, nous mettons en lumière cette réalité choquante, nous analysons ses effets sur l’avenir politique, social et économique du pays, et nous affirmons que la continuité de cette gouvernance portée par une élite gérontocratique ne mènera qu’à davantage de stagnation et d’échec. Et nous disons que:


L’Algérie fait face aujourd’hui à un choix décisif: continuer sous la domination de dirigeants âgés accrochés au pouvoir et hostiles au changement, ou confier l’avenir à une génération jeune, animée par l’innovation et l’enthousiasme, afin de reconstruire l’Algérie sur des bases de force et de renouveau.