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Kaylia Nemour brise le silence : « Aucune médaille ne justifie la souffrance »

La championne olympique algérienne aux barres asymétriques lors des Jeux de Paris 2024, Kaylia Nemour a pris la parole pour dénoncer les conditions toxiques qu’elle dit avoir subies dans son ancien club d’Avoine-Beaumont. Dans un entretien accordé au journal L’Équipe, la gymnaste algérienne de 18 ans évoque des pressions psychologiques, des humiliations répétées et une campagne de diffamation visant sa mère, Stéphanie Nemour, ex-présidente du club.

« J’ai besoin de parler à cause des rumeurs et des mensonges véhiculés par l’entourage de mon ancien club », affirme Kaylia, désormais installée au Texas pour poursuivre sa préparation en vue des prochains Mondiaux de Jakarta.

Des accusations graves contre ses anciens entraîneurs Kaylia accuse nommément Marc et Gina Chirilcenco, ses anciens entraîneurs, de maltraitance psychologique. « Il n’y a pas un entraînement où ils n’élèvent pas la voix. J’ai vécu des humiliations. Il m’est arrivé de rester trois heures dans le vestiaire, incapable de reprendre l’entraînement », confie-t-elle. Elle raconte également avoir été privée de célébrer sa médaille d’or olympique avec ses proches : « Ils m’ont volé un moment inoubliable ».

Face à ces révélations, la Fédération française de gymnastique (FFG) a réagi avec « émotion » et « tristesse », annonçant la suspension conservatoire de Gina Chirilcenco. La FFG rappelle qu’elle avait déjà effectué trois signalements au procureur de la République. Elle affirme que « protéger les gymnastes n’est pas une option, mais un devoir », tout en apportant son soutien à toutes les victimes.

Un choix assumé pour l’Algérie

Depuis 2022, Kaylia Nemour représente l’Algérie sur la scène internationale. Un choix qu’elle assume pleinement : « Je ne le regrette pas du tout. C’était la solution pour faire de la gym et arrêter tout ce cirque. Et j’ai développé beaucoup de joie et d’amour pour l’Algérie. » Elle dit se sentir portée par le soutien populaire algérien et aspire à approfondir son lien avec le pays de ses racines.

La maturité d’une championne Sévèrement attaquée depuis son départ du club, Kaylia défend également sa mère, accusée de l’influencer. « J’ai la maturité nécessaire pour savoir ce qui est bon pour moi », tranche-t-elle, dénonçant les attaques personnelles dirigées contre sa famille. « Qu’on laisse ma maman tranquille », supplie-t-elle, visiblement blessée.

Prochain objectif : les Mondiaux de Jakarta

Kaylia reste concentrée sur son avenir. Elle se prépare pour les Championnats du monde de gymnastique à Jakarta, prévus du 19 au 25 octobre. Soutenue par l’équipe d’Algérie, elle entend tourner la page d’un passé douloureux, avec l’espoir d’un avenir plus serein et plus juste pour toutes les jeunes gymnastes.

La rédaction.

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