Algérie

Boualem Sansal, otage d’un régime militaire liberticide et paranoïaque, condamné à cinq ans de prison

Ce mardi 1er juillet, le régime militaire algérien a franchi une nouvelle ligne rouge en confirmant en appel la peine de cinq ans de prison ferme contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Quel est son crime ? Avoir exprimé une opinion historique dans le respect du droit à la liberté d’expression garanti par la Constitution. Il s’agit d’une infamie judiciaire, symptomatique d’un système autoritaire qui traque la pensée libre comme une menace existentielle.

Un procès politique, une vengeance d’État :

Arrêté le 16 novembre 2024 à Alger, Boualem Sansal, 80 ans, intellectuel respecté et voix lucide des deux rives de la Méditerranée, a été jugé pour « atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », « détention de publications menaçant la sécurité nationale », et d’autres chefs d’accusation aux contours flous. Son véritable délit ? Avoir rappelé, lors d’une interview à un média français, que les frontières actuelles de l’Algérie ont été tracées par la France coloniale au détriment du Maroc. Une réalité historique sensible, certes, mais qui ne constitue en rien un appel à la division.

Pour le régime militaire algérien, en quête de légitimité, tout discours non-aligné est un crime. Ce pouvoir, dirigé dans l’ombre par les hauts gradés de l’armée et incapable d’assumer un débat démocratique, préfère emprisonner un vieil homme malade plutôt que d’accepter une relecture critique de l’Histoire. C’est la méthode des régimes faibles et brutaux : faire taire les voix libres, condamner la mémoire, étouffer le débat.

Une répression absurde et indigne :

Boualem Sansal, atteint d’un cancer de la prostate, croupit en cellule tandis que les ténors de la propagande officielle déversent leur venin sur les chaînes publiques. Le message est clair : toute parole dissidente sera broyée. En s’acharnant contre un écrivain pacifique, le régime révèle non seulement sa faiblesse, mais aussi son effroyable manque d’humanité.

La France, par la voix de son Premier ministre François Bayrou et du ministère des Affaires étrangères, a dénoncé une décision « incompréhensible et injustifiée », appelant à un « geste de clémence ». Mais l’Algérie, toujours engluée dans sa paranoïa anti-marocaine et ses crispations idéologiques, reste sourde. Même les appels répétés d’écrivains comme Yasmina Khadra et de parlementaires français restent lettre morte.

Un régime obsédé par le passé et piégé par ses contradictions :

Depuis la reconnaissance par la France du Plan Marocain d’Autonomie pour le Sahara en juillet 2024, Alger multiplie les provocations : expulsions de diplomates, gel des coopérations, hostilité déchaînée contre tout soutien à l’intégrité territoriale du Maroc… Cette affaire Sansal intervient dans ce contexte empoisonné, où le régime instrumentalise la justice pour punir un écrivain qui ose bousculer le dogme nationaliste.

Le pouvoir algérien ne défend ni l’unité nationale, ni la justice, ni la dignité du peuple. Il ne protège que sa propre survie, dans un climat de répression étouffante, d’économie sclérosée, et d’isolement croissant sur la scène internationale. La condamnation de Boualem Sansal est un acte de violence symbolique contre tous les intellectuels du pays, mais aussi contre les Algériens eux-mêmes, privés du droit fondamental à penser autrement.

L’histoire jugera :

Boualem Sansal est peut-être en prison, mais son combat est libre. Son œuvre, traduite et lue dans le monde entier, continue de porter la voix d’un Algérien épris de vérité et d’universalité. Le silence forcé que tente d’imposer le régime ne pourra étouffer le vacarme de l’indignation qui gronde à l’international.

Si la justice algérienne ne libère pas Boualem Sansal, ce n’est pas lui qu’elle condamne, mais l’Algérie tout entière à une image d’injustice, de petitesse et d’archaïsme.

Assez, c’est assez. Il est temps que les geôliers de la liberté soient nommés pour ce qu’ils sont : les fossoyeurs de l’Algérie moderne.

La rédaction.

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