Site icon lemed24

Washington démasque le régime algérien : un État policier au grand jour

Le vernis est tombé. Derrière les discours creux sur la « réforme » et « l’ouverture », le régime algérien est mis à nu. Le Département d’État américain, dans son rapport annuel sur les droits humains publié le 12 août, n’a pas tremblé : il a dressé un portrait accablant d’un régime qui se nourrit de la peur, de la répression et du mensonge.

Par Hichem ABOUD

Le constat est brutal : « détérioration grave due à la répression », voilà comment Washington résume la situation. Torture, détentions arbitraires, disparitions forcées, musellement de la presse, étouffement de la société civile… C’est tout un catalogue d’horreurs que les Algériens connaissent dans leur chair, mais que le pouvoir s’échine à cacher derrière les rideaux de fumée d’une Constitution qu’il piétine à chaque instant.

Le rapport américain met le doigt là où ça fait mal : ce régime n’écrase pas seulement les voix dissidentes, il a fabriqué des lois sur mesure pour criminaliser la liberté d’opinion. Désormais, publier une information jugée « fausse » ou « portant atteinte à l’unité nationale » peut vous valoir cinq ans de prison. Et si, comble de l’arbitraire, vos propos sont estimés « sensibles pour la sécurité nationale ou l’économie », la sanction grimpe à la perpétuité. Une absurdité juridique, un chèque en blanc donné aux bourreaux pour enfermer à vie quiconque ose parler, écrire ou révéler.

Les exemples abondent et font froid dans le dos. Le cas du journaliste Mustapha Bendjama, accusé de « terrorisme » pour avoir fait son métier, illustre la dérive d’un État qui confond plume et bombe. D’autres reporters, traqués jusque dans les aéroports, arrêtés ou expulsés comme de vulgaires criminels, témoignent de l’obsession maladive d’un pouvoir qui redoute plus un article qu’une armée ennemie. Résultat : la presse indépendante s’autocensure, bâillonnée par la peur d’un procès fabriqué de toutes pièces.

Et ce n’est pas tout. Les syndicats indépendants, ces rares espaces de résistance sociale, sont méthodiquement étranglés : interdiction d’assemblées, refus de reconnaissance légale, arrestations arbitraires. Le rapport rappelle le cas glaçant de Raouf Mellal, syndicaliste pacifique, tabassé et torturé pour avoir osé défendre les droits des travailleurs. Voilà le vrai visage d’un régime qui se prétend « protecteur du peuple ».

Le plus ironique ? C’est ce même État qui se pavane en brandissant une Constitution censée garantir la liberté d’expression et de réunion. Mais dans la pratique, cette Constitution est devenue une arme tournée contre les citoyens. Une arme qui ne protège pas, mais qui frappe.

Ce que dit Washington n’est pas nouveau pour les Algériens : ils le vivent, ils le subissent, ils le dénoncent depuis des années. Mais que la première puissance mondiale l’inscrive noir sur blanc dans un rapport officiel, c’est un désaveu cinglant pour un pouvoir qui, malgré ses gesticulations diplomatiques et ses courbettes à Washington, reste vu pour ce qu’il est : un appareil répressif, un État policier, un régime en faillite morale.

L’histoire retiendra ce verdict : un pays gouverné par la peur, où l’opinion est un crime, où la vérité se paie derrière les barreaux, et où la dignité humaine est sacrifiée sur l’autel du maintien d’un système à bout de souffle.

Quitter la version mobile