Entre chaleur protocolaire et complexité des équilibres géopolitiques en Afrique, le président du Zimbabwe a effectué, samedi dernier, une visite officielle à Alger. Une visite dominée par un aspect symbolique fort, au cours de laquelle les deux parties ont réaffirmé leur soutien au Front Polisario, réitérant des positions héritées d’alliances idéologiques forgées au cours des décennies passées.
Présentée dans les médias algériens comme une visite « stratégique », cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de manœuvres diplomatiques entreprises par Alger pour freiner l’élargissement du cercle de soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara, et préserver les derniers appuis au projet séparatiste, alors que le nombre de pays africains reconnaissant la « république sahraouie » autoproclamée ne cesse de diminuer.
Ces démarches traduisent, selon plusieurs observateurs, une confusion diplomatique de plus en plus visible, face à l’évolution rapide du dossier du Sahara marocain, notamment depuis les percées réalisées par Rabat à l’échelle continentale et internationale, consolidant le soutien croissant à son initiative d’autonomie. Ce mouvement a conduit plusieurs pays africains et latino-américains à retirer ou suspendre leur reconnaissance du Polisario.
Les médias algériens, publics et privés, ont mis en exergue de manière marquée la convergence des positions entre Alger et Harare sur cette question, dans une tentative de donner de l’ampleur à une visite sans véritable agenda de coopération ni accords économiques concrets.
Dans le même temps, l’Algérie continue de miser sur des États confrontés à de graves crises économiques et politiques, dans le but de maintenir une ligne favorable à son positionnement sur le dossier du Sahara, alors que l’Afrique s’oriente vers des solutions pragmatiques et réalistes, portées notamment par l’initiative marocaine dans les forums régionaux et internationaux.
Ces efforts s’inscrivent dans un contexte où Alger poursuit son recours à un discours mobilisateur interne, fondé sur l’idée d’un « ennemi extérieur » et sur l’ancrage stratégique du soutien au Polisario. Un discours qui, toutefois, semble perdre de son efficacité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans un climat de pressions économiques et sociales croissantes et de demandes de réformes de plus en plus fortes.
Les récentes évolutions démontrent que les investissements politiques et financiers de l’Algérie dans le projet séparatiste n’ont plus les résultats escomptés, accentuant l’isolement diplomatique du pays et les tensions avec ses voisins. Une situation qui pourrait avoir des répercussions directes sur la scène interne, à mesure que s’intensifient les appels à une réorientation de la politique étrangère vers des priorités économiques et sociales urgentes.
Selon les analyses régionales, la persistance de l’Algérie à maintenir une approche rigide et dépassée dans le traitement de la question du Sahara, face à une dynamique marocaine soutenue diplomatiquement et sur le terrain, risque de renforcer les pressions internes et d’affaiblir la cohérence de sa position officielle, à moins d’un changement stratégique en phase avec les nouvelles réalités régionales et internationales.