Face aux profondes transformations des menaces qui touchent la région du Grand Maghreb et du Sahel, il n’est plus possible de minimiser ou d’ignorer le danger structurel que représente le Front Polisario. Le présenter comme un simple mouvement politique revendicatif circonstanciel n’est plus seulement une désinformation pour l’opinion publique internationale, mais un glissement catastrophique vers une complicité avec une entité terroriste nourrie par des alliances transfrontalières. Le Front Polisario n’est plus aujourd’hui un mouvement séparatiste traditionnel, mais la pointe de lance d’un réseau criminel-terroriste tissé avec le Corps des Gardiens de la Révolution iranien, le Hezbollah et plusieurs groupes jihadistes actifs au Sahel, dans le cadre d’un système sécuritaire hybride qui pénètre l’espace maghrébin et sahélien.
Les camps du régime de Bachar al-Assad ont fourni, à des moments cruciaux du conflit régional, un lieu d’entraînement pour les éléments du Polisario, sous la supervision directe du Hezbollah et avec le financement et le soutien logistique de Téhéran. Cette relation complexe n’a jamais été fortuite, elle incarne un choix stratégique délibéré qui inscrit le Polisario dans la carte du projet chiite iranien visant à étendre le croissant chiite vers le cœur de l’Afrique et à pénétrer l’aile sud de la sécurité atlantique via des plateformes séparatistes hybrides. Au regard de cette imbrication opérationnelle entre séparatisme, extrémisme et terrorisme international, le Front Polisario se rapproche davantage d’une organisation terroriste classique dans sa structure, son agenda et ses réseaux, plutôt que d’un mouvement de libération ; le nier n’est plus une simple erreur d’appréciation, mais une complicité tacite avec une menace qui croît en silence dans la région méditerranéenne et sahélienne.
Dans cette optique, le qualificatif du Front Polisario comme menace potentielle ou hypothèse d’analyse n’est plus discutable, mais s’impose comme une nécessité stratégique urgente aux décideurs. La structure imbriquée dont fait partie ce front représente aujourd’hui l’un des moteurs les plus dangereux de déstabilisation dans l’espace maghrébin-sahélien, avec des croisements liés à un projet expansionniste transrégional.
Cette structure n’est plus une hypothèse théorique, mais un appareil organisé et systématique de déstabilisation visant à affaiblir les États modérés de la région, entraver les projets d’intégration afro-atlantique menés par le Maroc, et soumettre l’aile sud de l’architecture sécuritaire euro-atlantique à diverses pressions, qu’elles soient sécuritaires ou informationnelles. Dans ce contexte, l’initiative du Congrès américain, soutenue bipartisanement par le républicain Joe Wilson et le démocrate Jimmy Panetta, visant à classer le Front Polisario comme une « organisation terroriste étrangère », constitue un tournant stratégique majeur ; elle met fin à des années de tolérance diplomatique et d’ambiguïtés juridiques, et annonce un réveil intellectuel et juridique clair face à un acteur qui ne se comporte plus comme une entité politique, mais comme un protagoniste dans une guerre asymétrique, exploitant les outils des puissances hostiles à la stabilité régionale.
Aujourd’hui, le séparatisme armé soutenu de l’extérieur n’est plus un enjeu marginal, mais une menace fondamentale comparable à d’autres foyers de tension ayant déjà provoqué des effondrements sécuritaires majeurs. Refuser de reconnaître cette réalité revient à surfer stratégiquement sur la vague du chaos, par paresse ou intérêt. Il est temps d’établir un cadre juridique et stratégique explicite, qui ne cible pas un peuple ou une idée, mais une formation armée extrémiste transfrontalière menaçant la sécurité régionale dans son ensemble. Ce réveil est douloureux mais inévitable, car continuer dans une neutralité ambiguë ne signifie pas seulement renoncer à notre sécurité collective, mais implique une complicité implicite avec la trajectoire du chaos et de l’effondrement.
L’Algérie, protectrice directe de ce groupe terroriste séparatiste, n’hésite pas à imposer une entité dépourvue de volonté propre, conçue pour être un État fonctionnel soumis servant ses agendas régionaux au détriment de la sécurité collective et de la stabilité géopolitique, dans une tentative désespérée de légitimer un projet hybride qui menace la stabilité régionale dans son ensemble.
Pour comprendre la profondeur de cette menace et son imbrication avec les architectures sécuritaires globales, il faut suivre les fils du réseau que le Polisario a tissé avec les principaux agents iraniens dans la région ; la question ne se limite plus au soutien politique ou à la rhétorique, mais prend une dimension opérationnelle systématique attestée par des preuves de renseignement récurrentes.
Au cours des dernières années, plusieurs sources de renseignement, confirmées par les enquêtes récentes du Washington Post, ont mis en lumière l’existence d’un réseau de complicité organisé entre le Front Polisario, le Corps des Gardiens de la Révolution iranien et le Hezbollah. Ce trio stratégique n’est plus sujet à spéculations ou analyses isolées, mais constitue une réalité renseignée documentée. Selon des rapports régionaux et européens, des centaines de combattants du Polisario ont été formés en Syrie dans des camps supervisés par le Hezbollah avec un soutien direct de Téhéran. Ainsi, cette relation dépasse la simple proximité idéologique pour se transformer en un système d’intégration logistique, tactique et doctrinale.
Si les rapports américains ont révélé la dimension globale des liens du Polisario, les inquiétudes dépassent désormais les cercles atlantiques pour toucher l’Europe proche. Une analyse publiée par le journal espagnol La Vanguardia décrit le Polisario comme une menace terroriste directe pour la sécurité nationale espagnole, particulièrement aux îles Canaries et en Andalousie, du fait de son expansion dans les cercles de trafic transméditerranéen et de son infiltration dans les flux migratoires irréguliers, exploités pour l’infiltration d’éléments extrémistes.
Ces évaluations sécuritaires espagnoles s’aggravent lorsqu’elles sont associées aux résultats d’études de terrain montrant que certains individus ayant bénéficié du programme « Vacaciones por la Paz » (Vacances pour la Paix), censé être une initiative humanitaire d’accueil d’enfants des camps de Tindouf dans des familles espagnoles, sont devenus ensuite des membres actifs de groupes terroristes opérant au Sahel, après que ce programme ait été détourné pour recruter leurs esprits ou les orienter idéologiquement via un environnement de camps devenu un creuset d’extrémisme. Cependant, la réalité a montré, comme le confirment les rapports de renseignement et médiatiques, que certains participants à ce programme ont été recrutés par des réseaux extrémistes au Sahel, transformant cette initiative en preuve tangible d’une infiltration douce passée inaperçue par les radars sécuritaires. Cela révèle comment des mécanismes de solidarité civile européens sont devenus des outils d’infiltration douce au service d’agendas géopolitiques hostiles, où le séparatisme croise l’extrémisme et l’ingénierie iranienne du croissant chiite.
Cette montée en puissance de l’évaluation européenne de la gravité du Polisario converge avec les données précises des enquêtes américaines sur le réseau de complicité tripartite réunissant le Corps des Gardiens de la Révolution iranien, le Hezbollah et le Polisario, qui n’est plus sujet à des spéculations ou analyses isolées, mais constitue une vérité renseignée avérée.
Cette accumulation sur le terrain, allant de la formation militaire à l’empowerment idéologique au sein des communautés européennes, révèle l’ampleur de la menace composite que représente le Polisario en tant qu’outil hybride de la stratégie iranienne transrégionale, et pose aux décideurs européens une question existentielle : combien de temps encore le Sud restera-t-il aveugle à cette menace malgré les preuves disponibles ?
Dans ce contexte, le Hezbollah, en tant qu’agent militaire de l’Iran, joue un rôle fondamental dans la formation et la coordination avec des éléments du Polisario, dans une dynamique transrégionale reliant le Levant au Sahel africain. Cette relation ne s’inscrit pas dans un vide, mais fait partie d’une architecture stratégique plus large menée par les forces chiites régionales visant à étendre leur influence vers l’aile sud de l’OTAN. Ainsi, le Polisario cesse d’être une simple organisation séparatiste pour devenir un outil efficace dans une stratégie indirecte de déstabilisation des équilibres géopolitiques.
À cet égard, l’engagement du Polisario dans cette structure chiite transrégionale n’est pas accidentel ni circonstanciel, mais découle d’un alignement tactique délibéré visant à remodeler les rapports de force dans la bande côtière maghrébine-sahélienne. De ce point de vue, cette convergence entre séparatisme armé, réseaux chiites transfrontaliers et criminalité organisée transnationale crée une faille structurelle majeure dans le verrou sécuritaire euro-méditerranéen.
Ainsi, un tabou diplomatique tombe. Le compte à rebours a déjà commencé, et la scène n’est plus gérée sous le couvert de l’ambiguïté, mais est entrée dans une phase de résolution stratégique. Dans ce cadre, le projet de loi présenté par le député américain Joe Wilson au Congrès, visant à classer le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère, constitue une avancée qualitative dans la gestion américaine des menaces émergentes en Afrique du Nord et au Sahel. Ce projet, qui bénéficie d’un large soutien au sein des deux chambres du Congrès, reflète une prise de conscience croissante à Washington, ainsi que dans les milieux atlantiques, de l’ampleur du danger que représente ce groupe séparatiste, dans un contexte d’escalade inquiétante des menaces hybrides qui sapent la sécurité régionale et visent la stabilité du sud de la Méditerranée.
Cette initiative ne se limite pas à un simple symbole, elle brise un long silence diplomatique et impose une lecture réaliste des nouvelles menaces pesant sur le Grand Maghreb, la zone sahélienne, et plus largement sur la région euro-atlantique. Par ailleurs, le démantèlement des cellules liées à ce réseau par les autorités syriennes récentes, dans le cadre de leur lutte contre les réseaux de contrebande et les milices soutenues par l’Iran, confirme que le Polisario n’est plus un acteur local d’un conflit régional à dimension géopolitique, mais un élément actif dans l’équation armée et déstabilisatrice s’étendant du Levant au Sahel.
Cet engagement direct dans les dynamiques du croissant chiite fournit une justification juridique supplémentaire pour classer le Polisario comme organisation terroriste, en se fondant sur les principes énoncés dans la résolution 1373 du Conseil de sécurité de l’ONU relative à la lutte contre le terrorisme.
En conséquence, il est impossible de reconnaître le Front Polisario comme un acteur légitime des relations internationales selon les normes souveraines reconnues mondialement : il ne contrôle aucune terre de façon effective, ne possède aucune légitimité institutionnelle ou diplomatique réelle, si ce n’est celle de quelques alliés idéologiques, et agit en réalité comme un outil de déstabilisation géostratégique dans le couloir maghrébin-sahélien, facilitant l’intersection des menaces transfrontalières via sa complicité confirmée avec le Corps des Gardiens de la Révolution iranien, le Hezbollah, et les factions jihadistes exploitant les espaces non gouvernés.
Ainsi, les violations systématiques du droit international humanitaire commises par le Front Polisario, de l’attaque contre les civils désarmés dans les régions d’El Mhebess et Smara au pillage de l’aide humanitaire européenne détournée vers des ressources militaires, le classent, selon la doctrine militaire américaine (JP 3-05.1), dans la catégorie des « acteurs non étatiques hostiles et malveillants » (HVE-NGAs). La gravité de ce classement est renforcée par des preuves de terrain croissantes sur l’implication du Front dans la structure déstabilisatrice transfrontalière soutenue par l’Algérie. Le démantèlement de la cellule terroriste liée à l’organisation « Daech au Maghreb » opérant dans l’arrière-pays saharien sous la direction de l’émir terroriste Abou Abd al-Rahmane al-Sahrawi, l’un des principaux planificateurs des opérations extérieures dans la région du Sahel, fait tomber le dernier masque sur l’interconnexion opérationnelle et fonctionnelle entre des factions du Front Polisario et les schémas du terrorisme transfrontalier. Selon des renseignements croisés et des rapports sécuritaires, plusieurs membres de cette cellule ont profité du couvert séparatiste offert par le Front Polisario, se cachant dans des zones grises sous son contrôle où ils ont trouvé un environnement idéal pour s’intégrer aux réseaux de contrebande, recruter des kamikazes et coordonner leurs mouvements avec les agents terroristes au Sahel.
Cette infiltration n’est pas fortuite, mais le résultat d’une structure affaiblie et fragile exploitée par les groupes extrémistes, notamment « Wilayat Daech au Grand Sahara », qui a placé le Maroc en tête de ses priorités stratégiques, non seulement en raison de son engagement actif dans les initiatives sécuritaires multilatérales, mais aussi comme principal obstacle à l’expansion du projet jihadiste au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Il est devenu évident que le Front Polisario, grâce à la couverture géographique et aux pénétrations sécuritaires qu’il offre, est progressivement devenu un refuge pour les fugitifs des opérations militaires dans la bande sahélienne, et un point de convergence entre séparatisme armé et radicalisme violent. Cette imbrication entre séparatisme et radicalisme violent n’est pas une exception, mais révèle une intention délibérée de saper la sécurité collective et de frapper les initiatives marocaines visant à construire un espace afro-atlantique stable et intégré. Ignorer cette menace ne représente pas seulement un échec dans la compréhension des transformations sécuritaires en cours, mais une vulnérabilité structurelle susceptible d’être exploitée pour étendre le chaos et entraver les dynamiques stratégiques favorables à la sécurité régionale et internationale.
À la lumière de cette imbrication croissante entre séparatisme et extrémisme, et de la fragilité sécuritaire qu’elle engendre dans la zone sahélienne et désertique, il devient vain de continuer à traiter le Front Polisario comme un acteur traditionnel à influence limitée. Les faits et événements ont démontré que ce groupe représente une menace complexe ne visant pas seulement la sécurité des pays voisins, mais également les intérêts des alliés occidentaux en Méditerranée Sud, en particulier les États-Unis. Dès lors, il devient impératif de revoir les classifications juridiques en fonction de l’ampleur réelle de la menace.
En revenant à la perspective sécuritaire américaine post-11 septembre, l’hésitation à reclasser le Polisario comme organisation terroriste n’est plus acceptable, mais constitue une grave négligence face à une menace stratégique croissante. Dans ce cadre, les États-Unis disposent d’un arsenal juridique clair pour agir ; l’article 219 de la loi sur l’immigration et la nationalité (Immigration Nationality Act) habilite le secrétaire d’État américain à classer toute entité étrangère comme organisation terroriste si elle s’engage dans des actes violents constituant une menace pour la sécurité nationale américaine ou celle de ses alliés.
Le Polisario, par ses attaques armées contre le Maroc, principal allié hors OTAN, et sa coordination avec des organisations terroristes actives au Sahel telles que Al-Qaïda au Maghreb islamique, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, et le Hezbollah, remplit tous ces critères.
De plus, le titre 50 du code fédéral américain relatif à la sécurité nationale et à la défense permet au gouvernement de classer toute entité représentant une menace stratégique dans des catégories opérationnelles spécifiques, ce qui s’applique au Polisario du fait de son implication dans des réseaux illégaux, son exploitation des zones grises du Sahel comme refuges logistiques, et ses liens avec des entités déjà sanctionnées par Washington. Par ailleurs, l’ordonnance exécutive 13224 destinée à lutter contre le terrorisme mondial confère des pouvoirs étendus pour geler des avoirs et interdire des transactions financières avec des entités impliquées dans le terrorisme ou son financement, incluant le Polisario qui s’appuie sur des réseaux financiers douteux et participe au trafic d’armes.
Il est temps que la communauté internationale mette fin aux complaisances diplomatiques, et considère le Polisario comme une réalité sécuritaire grave, dépassant le cadre d’un simple conflit régional exploité par l’Algérie et son approche extorsionnaire. Le silence complice, le double standard et l’hésitation dans le reclassement ne produisent que plus de chaos dans le sud méditerranéen et le Sahel. Ignorer ce danger n’est plus un luxe stratégique, mais un pari perdu sur la sécurité collective. Lorsque le séparatisme devient terrorisme, et que l’aide humanitaire se transforme en couverture pour des opérations armées, le refus de classifier revient à une participation indirecte à la déstabilisation.
Par conséquent, classer le Front Polisario comme organisation terroriste n’est pas qu’un choix souverain, mais un impératif moral et sécuritaire qui incombe à tous les États se disant garants de la stabilité, de la souveraineté et de la sécurité collective.
Cette classification ne constitue pas une simple mesure administrative ou diplomatique, mais une étape stratégique fondée sur les principes de la sécurité collective, la prévention des menaces hybrides et la protection des intérêts vitaux des alliés des États-Unis. Elle est nécessaire pour renforcer l’aile sud de l’OTAN, contenir l’influence iranienne dans la région, et consolider le partenariat stratégique avec le Maroc dans un contexte géopolitique tendu et concurrentiel. Quand séparatisme et terrorisme transfrontalier convergent, et que la géographie devient un corridor du chaos idéologique, le silence est complicité, et l’hésitation autorisation à l’effondrement. Ainsi, classer le Polisario comme organisation terroriste est un devoir moral et stratégique pour sauvegarder les équilibres en Méditerranée, la sécurité au Sahel, et la crédibilité du droit international.
La rédaction.