L’Algérie traverse une phase d’isolement diplomatique inédit, selon la revue française « L’Express » dans son numéro du mardi 4 novembre 2025, dans un article analytique de la journaliste Charlotte Lalan intitulé :  » Algérie : ce double revers qui creuse son isolement plus que jamais « .

La revue estime que le régime algérien a subi « deux gifles successives » en l’espace d’une semaine, venant de la France et du Maroc, accentuant son isolement sur la scène internationale et révélant la faiblesse de ses alliances régionales.

La première gifle venue de Paris

La première sanction concerne la décision de l’Assemblée nationale française, le 30 octobre, de réviser l’accord de 1968 régissant l’immigration entre la France et l’Algérie, qui octroie des avantages particuliers aux immigrés algériens.
Cette initiative émane du Rassemblement national d’extrême droite, dirigé par Marine Le Pen, et a été adoptée de manière surprenante, marquant une première historique pour une proposition issue de ce parti.
Selon L’Express, cette décision constitue une dure atteinte à la diplomatie algérienne, incapable de convaincre Paris de maintenir des privilèges que l’Algérie considérait comme acquis depuis plus d’un demi-siècle.

La seconde gifle venue de New York

La deuxième intervient à New York, où le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté un nouveau texte consolidant l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara comme solution politique réaliste et durable au conflit.
La revue considère cette décision comme un « succès diplomatique éclatant pour Rabat » et une « défaite retentissante pour l’Algérie », qui soutient le front du Polisario depuis cinquante ans.

Un isolement politique inédit

L’Express souligne que le régime algérien fait face à un recul significatif de son influence régionale et internationale, confronté à des conflits internes et à l’adhésion à une doctrine de non-alignement dépassée.
La revue note que l’Algérie a perdu le soutien de la plupart de ses voisins et n’entretient plus qu’une relation formelle avec la Tunisie, la qualifiant de « pays sans boussole politique claire ».

Déception du côté russe

L’article cite le chercheur Ricardo Fabini : « L’Algérie refuse de construire de véritables alliances, ce qui la rend incapable d’obtenir du soutien lorsqu’elle en a besoin. »
Il ajoute que la Russie, allié traditionnel et principal fournisseur d’armes de l’Algérie, n’a même pas utilisé son droit de veto contre la décision de l’ONU favorable au Maroc, un signe, selon la revue, de tension dans cette relation historique.

En conclusion, L’Express affirme que l’Algérie fait face aujourd’hui à un isolement diplomatique étouffant, reflétant l’érosion de son influence internationale et la perte de contrôle sur les dossiers régionaux majeurs, tandis que le Maroc consolide sa position internationale grâce à une politique réaliste et des alliances stratégiques équilibrées.